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Actualités économiques

Impact économique

Afin de vous éclairer et de stimuler votre réflexion face au contexte actuel, Stéfane Marion et Denis Girouard se penchent sur l’actualité économique et vous partagent leurs perspectives via nos vidéos informatives mensuelles.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 11 mars 2025, je suis en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane, beaucoup d'eau ont coulé sous les ponts depuis notre dernière rencontre.

Mon Dieu Denis, ça va vite quand même. Les fondements mêmes, les fondamentaux par rapport à l'économie américaine puis mondiale aussi semble s'effriter. Pour la première fois en 2 ans même, on pourrait assister à une contraction de l'économie des services qui Denis représente en général les 2/3 de l'économie américaine donc— c'est pas, on est en train de prouver qu'il est faux que la menace d'une guerre tarifaire n'a aucun impact sur l'économie via même l'incertitude.

Puis en même temps le marché obligataire nous envoie aussi un message présentement là.

Oui donc c'est pas juste certains sondages à l'effet que l'économie se détériore, le marché obligataire en a pris note. Puis la courbe des taux d'intérêt est en qui s'était pentifiée est en train de s'aplanir donc, historiquement, c'est un présage d'une économie qui a beaucoup moins de vitalité au cours des prochains mois.

Ou un ralentissement possible, accéléré, à venir.

L'amplitude de la détérioration sera à voir au cours des prochains mois mais clairement c'est pas une accélération donc ça pourrait miner même les perspectives de profit des entreprises.

Même à la suite de cette tendance là sur le marché, sur le marché obligataire on voit aussi que le marché boursier on a commencé à voir des signaux entre l'Europe puis l'Amérique du Nord qui sont vraiment contradictoires aux différents.

Ben en général, les marchés boursiers vont pas bien depuis le début de l'année Denis, donc même de ce mois-ci qui est pas terminé, là c'est déjà 4.2% à année à date les marchés boursiers sont en baisse, mais on remarque que les États-Unis sont les plus frappés alors qu'en Europe puis même au Canada depuis l'année à date, ça demeure, surtout en Europe ça demeure positif. Donc, il y a une certaine rotation sectorielle qui est en train de s'effectuer. Mais par rapport aux États-Unis, on est en train de remettre en doute justement cette accélération de l'économie américaine en 2025.

Mais en même temps, quand on regarde le secteur extérieur américain, les exportations, c'est intéressant de s'y attarder un petit peu puis de voir l'importance de ce fameux secteur-là.

Oui, parce que les États-Unis, bien que les gens, il y a beaucoup d'économistes, puis dont les gens qui conseillent le président américain qui ont dit c'est pas grave une guerre tarifaire parce que les exportations c'est seulement 11% du PIB américain, au Canada c'est plus de 20%. Mais là où les gens ont fait fausse route, c'est que bien qu’il y a une certaine résilience pour l'économie, je peux pas affirmer la même chose pour le marché boursier américain, Denis, qui le S&P 500 qui est composé de multinationales qui génère 41% de leurs ventes, donc une grosse partie des profits à l'étranger. C'est là où que ça a été en train de rattraper l'économie américaine puis la raison pour laquelle le marché boursier américain est plus frappé que les autres, c'est ça, c'est une barre très importante des revenus et des profits. Puis on en a parlé souvent Denis, le marché boursier américain c'était la perfection attendue encore cette année-là.

Puis en même temps ce qu'on sait c'est que ces exportations-là, c'est pas tellement dans le secteur industriel où manufacturier, c'est vraiment dans un autre secteur que tout le monde connaît– 

Un secteur qui a été tellement porteur pour l'économie américaine, on parle des 7 compagnies les 7 magnifiques aux États-Unis, compagnies de la haute technologie qui eux génèrent 56% de leur ventes à l'étranger. Donc Denis, dans ce contexte-là, est-ce que tu t'étonnes si je te dis que le marché boursier américain est en baisse de 9% depuis son récent sommet, mais au niveau du Nasdaq, donc la haute technologie, c'est près de 14%? Qui plus est, Denis, là ou peut-être c'est un réveil pour les compagnies américaines. Le secteur bancaire est en baisse de plus de 16%. Pourquoi Denis? C'est parce que 92% des flux commerciaux internationaux sont générés en dollars américains et si tu remets en question ta chaîne d'approvisionnement, ça devient soudainement moins profitable pour le secteur bancaire américain. Je pense que Washington devra digérer au niveau du président et ses conseillers devront digérer l'impact véritable d'une guerre commerciale pour les prochaines semaines.

En parlant du dollar américain, du billet vert, lui aussi en prend pour son rhume là.

Ben Denis, t'as mis l'emphase tout à l'heure, pourquoi la bourse européenne semble—  c'est peut-être contradictoire de dire que la bourse européenne fait bien présentement, t'as un changement des répartitions des investissements, répartition des actifs au niveau géographique, l'allocation est en train de dire peut-être que dans un contexte, j'ai pas de conviction pour avoir aux États-Unis, peut-être qu'il y a une volonté de relancer l'économie dans la zone euro. Tout ça pour dire que le dollar américain est affaibli par rapport au yen par rapport à l'euro, donc c'est une baisse de 5% depuis le début de l'année. C'est substantiel. Donc Denis il y a un changement de rhétorique ou de vision par rapport à la robustesse des marchés financiers puis des États-Unis au cours des prochains mois.

Si on revient au Canada, on voit aussi l'impact des tarifs à venir déjà sur le secteur extérieur canadien, on a vu la balance commerciale exploser.

Donc Denis c'est vrai que le dollar américain c'est pas juste dopé par des investisseurs, y a aussi les flux commerciaux. Or, étant donné qu'il y avait une menace tarifaire, les compagnies américaines sont dit mon Dieu, on importe comme jamais. Donc le déficit commercial américain s'est fortement dégradé. Puis bon ça va, je vais pas t'étonner en disant que au Canada, ça s'est amélioré de sorte que le surplus commercial pourrait contribuer jusqu'à 5 points de pourcentage au PIB canadien au premier trimestre. Donc Denis, je me retrouve dans une situation mon PIB pour être négatif aux États-Unis au premier trimestre à cause d'une recrudescence, en fait, d'un saut sans précédent les importations, puis au Canada je deviens positif malgré que c'est nous qui subit la menace tarifaire. C'est quand même– 

C'est un peu contradictoire.

C'est un peu contradictoire mais—

En même temps c'est temporaire.

C'est temporaire et il ne faut pas ambitionner que la croissance du PIB au premier trimestre au Canada doit être, va s'étendre au reste des autres trimestres Denis, d'autant que le président vient d'annoncer aujourd'hui que les tarifs sur l'aluminium, l'acier pourraient être de 50% à partir de demain. Ça veut dire que Denis y aura des baisses de taux au Canada au niveau de la Banque du Canada demain en termes de police d'assurance, mais l'économie canadienne demeure chancelante je pense, pour les prochains mois.

Tout à fait. Puis encore, on parle toujours de réglementation, réglementation. Tu veux nous glisser un petit mot là-dessus?

Denis, on a un nouveau Premier ministre au Canada, là qui vient d'arriver, je sais pas combien de temps ça va durer, mais on a un nouveau Premier ministre. On parle de faire face aux américains, puis d'y aller– les premiers ministres provinciaux qui ont décidé de mettre des taxes sur des tarifs à l'exportation pour les États-Unis. Je pense, c'est on fait peut-être fausse route parce que je pense que, ce qui serait salutaire pour le Canada, c'est de se questionner au niveau de toute la réglementation qui limite notre potentiel de croissance. Or Denis, y a 320 000 mesures présentement de réglementaires qui sont appliquées sur nos entreprises. Denis, 105 000 seulement dans le secteur manufacturier qui font en sorte de miner la croissance de l'emploi, la croissance de l'économie, mais surtout l'investissement des entreprises qui est clé pour relancer notre productivité. Donc, si seulement nos politiciens pouvaient s'y attarder. On sait que le président Trump dit toujours que le plus beau mot du dictionnaire, c'est les tarifs, mais on dirait qu'au Canada, c'est la réglementation. Donc c'est un message clair au niveau de nos politiciens, ça coûte pas grand chose aider l'économie canadienne. On n’est pas obligé de déployer des programmes budgétaires, mais on peut vraiment aider les entreprises canadiennes à faire face à un environnement hostile au niveau des tarifs en aidant avec la déréglementation.

Vraiment une occasion en or de s'y attarder présentement puis de corriger cette situation-là.

Denis, je pense ces occasions-là se présentent se profilent une fois par génération donc j'espère que nos politiciens vont faire quelque chose. Je pense que ce serait beaucoup plus porteur pour nous repositionner que d'y aller avec des tarifs sur des tarifs américains puis les représailles. Ça c'est la plus belle forme de représailles qu'on pourrait avoir—  relancer nos propres industries.

Merci Stéphane et sur ces bons mots, merci à tous de nous écouter. On se revoit début avril en espérant que la planète va tourner un petit peu mieux. À bientôt.

Perspective immobilière

Nos spécialistes de la Banque Nationale, décodent les dernières tendances du marché immobilier en abordant notamment les taux d'intérêt, le marché de la revente et les prévisions pour les prochains mois.

Bonjour à tous et merci de vous joindre à nous pour votre capsule sur les perspectives immobilières du jeudi, 28 novembre 2024. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Matthieu Arseneau, salut Matthieu. 

Salut Simon.

Et d'Andrée Desrosiers.

Bonjour Simon. 

Bienvenue Andrée. Notre sujet du jour, hypothèque à taux fixe ou hypothèque à taux variable? Lequel est le plus avantageux? Mais avant d'en parler avec Andrée, discutons tout d'abord avec Matthieu des récentes données macroéconomiques qui, évidemment, influencent le marché immobilier. Matthieu, de nombreux événements sont survenus depuis notre dernière discussion, qui ont un impact évidemment sur les perspectives économiques. D'abord quelles sont les implications du balayage républicain aux élections présidentielles américaines pour la croissance économique, mais aussi pour les taux d'intérêt? 

Oui Simon, vraiment, toute une actualité économique au cours des dernières semaines. L'élection, le balayage républicain a des implications pour le Canada pour les 4 prochaines années. A amené à un niveau d'incertitude plus élevé. On a qu'à penser au risque de tarifs, l'actualité nous l'a montré récemment. Évidemment, des risques aussi de mouvements migratoires vers le Nord avec les risques ou les menaces de déportation d'immigrants aux États-Unis. Mais l'élément que je voulais parler davantage aujourd'hui, c'est beaucoup plus l'impact sur les taux d'intérêt. Puis ça, il faut que les gens soient conscients. Ce qui se passe au sud de la frontière a des impacts sur les coûts de financement au Canada. Je vous montre un graphique pour moi qui est très parlant. On le sait, on en a déjà parlé, la situation budgétaire Américaine avec des déficits élevés, mais pourrait être encore plus élevé si l'on se fie aux promesses de Trump pendant la campagne. L'université de Pennsylvanie a fait des calculs et nous montre des déficits en pourcentage du PIB plus près de 8% alors que c'était 6% qui était anticipé. Donc s’il va de l'avant avec ces promesses là, ça pourrait signifier un gouvernement qui stimule encore plus l'économie dans un contexte où la Réserve fédérale tentait de calmer l'économie. Donc vraiment, on pèse sur l'accélérateur du côté des dépenses ou en baissant les taxes aux États-Unis et de l'autre côté la Réserve fédérale, qui tente de calmer l'inflation. Donc ce qu'on observe de quelque chose d'assez atypique à ce moment ci. C'est la Réserve fédérale est en mesure de commencer à baisser les taux d'intérêt, 75 points de base jusqu'à présent. Mais les taux 10 ans ont monté depuis le mois de septembre. Et ce qu'on voit, c'est un contexte où les taux d'intérêt sont beaucoup plus élevés que lorsque Trump a pris le pouvoir en 2016. Donc à l'époque il avait un stimulus, il avait stimulé l'économie, mais là à ce moment-ci, on va avoir une Réserve fédérale qui pourrait mettre un certain frein à ces dépenses là pour contenir l'inflation qu'on voit à ce moment ci. Donc on est vraiment dans un contexte très différent. Mais ce qui est important c'est que oui, l'économie américaine a peut-être besoin de ces taux plus élevés là étant donné le contexte économique, mais étant donné les corrélations de taux d'intérêt à travers le monde, il y a beaucoup de pays qui ne peuvent pas ou ça serait inapproprié de composer avec ce relèvement des taux d'intérêt là. Donc, on a la plus grosse économie mondiale qui monte les taux d'intérêt, mais ça va se refléter sur les taux d'intérêt mondiaux et peut être un frein pour d'autres économies: la zone euro, la Chine qui connaît des difficultés à ce moment-là, puis le Canada aussi, qui montre beaucoup plus de faiblesses. 

Donc des impacts importants. Ce que je comprends Matthieu, c'est que la capacité d'abaisser le taux directeur aux États-Unis semblent désormais un petit peu plus limité. Qu'en est-il pour le Canada?

En effet, c'est exactement. Les révisions de baisse de taux pour l'année prochaine ont été révisées à la baisse là, aux États-Unis. Par contre, le contexte économique, comme je l'ai mentionné, tout à fait différent quand on regarde, par exemple, le marché du travail. Il y a une certaine stabilisation du taux de chômage après une augmentation depuis 2022. Mais quand on regarde la cohorte principale des travailleurs, les 25 à 54 ans, on voit que le taux de chômage continue de monter. Et voyez le contraste, la divergence avec les États-Unis. Donc on se retrouve à ce moment ci à des niveaux similaires à ce qu'on avait en en 2017 en termes de taux de chômage, quand même substantiellement plus élevé que ce qu'on avait avant la pandémie. Donc vraiment, on a une économie refroidie par les taux d'intérêt, puis ça se reflète sur les pressions inflationnistes intérieurs. Quand on regarde des économistes qui se passent pour avoir le pouls de l'inflation domestique, on regarde beaucoup ce qui se passe dans les services, beaucoup plus corrélés avec les salaires. Aux États-Unis, ça roule à du 4. 4% dans les services de base, excluant le logement, c'est seulement 1.3% au Canada. Donc ça se reflète même sur l'inflation que l'économie, elle a été clairement beaucoup plus refroidie de ce côté-ci de la frontière par les taux d'intérêt élevés. Et dans un tel contexte, oui, on pense qu'il faudra que la Banque du Canada continue de baisser les taux. Et même pour compenser le relèvement des taux dans la portion longue des taux des taux 5 ans, les taux 10 ans montent ces dernières semaines. Mais moi, pour moi, c'est un argument de plus que la Banque du Canada doit peut-être poursuivre dans cette direction-là à une vitesse importante. Donc pour nous, même si indirectement l'économie américaine peut bien faire, ça va avoir un impact sur les exportations en supposant qu’il n’y a pas de tarif, de l'autre côté c'est clairement le relèvement des coûts de financement. Nous, à notre avis, la Banque du Canada doit continuer de ramener les à des taux neutres plus proches de 2%. Évidemment, si on a le gouvernement fédéral qui commence à faire des transferts aux ménages comme qui a été annoncé récemment, mais peut être ça va limiter la marge de manœuvre à la Banque du Canada d'abaisser les taux aussi bas qu'on le pensait à 2%, peut-être plus du 2.25% 2.50% à la fin de l'année prochaine. Mais clairement, on a une économie qui a vraiment besoin de taux d'intérêt plus bas. 

Donc situation pas si simple. Le gouvernement a annoncé récemment un frein supplémentaire sur la croissance de la population canadienne pour les 3 prochaines années. C'est quoi les implications de cette nouvelle annonce là sur le marché immobilier?

Et on en a parlé ces dernières— dans les dernières capsules. Clairement, on est dans une situation de pénurie de logements au Canada qui perdure là, étant donné la croissance démographique qui est demeurée très vigoureuse là même au cours du dernier trimestre. Donc le gouvernement semble— a un peu reconnue que ça va être bien difficile d'augmenter l'offre pour rétablir rapidement la situation. Donc dans un tel contexte— puis on avait parlé aussi le taux de chômage des immigrants qui montait de façon importante, ce n’était peut-être pas le meilleur contexte pour accueillir des nouveaux arrivants. Donc une crise du logement avec un marché du travail moins porteur. Donc oui, gros coup de frein qui a été annoncé, réduire la présence de résidents non permanents à un rythme plus rapide qu'on anticipait préalablement. Une diminution de résidents permanents également qui a été annoncée, ferait en sorte qu'on aurait une croissance moyenne pour les 3 prochaines années de seulement 0.3% alors qu'on roulait à du 3% ces 2 dernières années. Ce qui ferait en sorte de ramener la moyenne mobile 5 ans à peu près au rythme qu'on avait avant la pandémie qui était un rythme soutenable, puis qui respectait un peu la capacité d'accueil au pays. Qu'est-ce que ça veut dire pour les le l'immobilier? Faut pas dire que si c'est une grosse modération que le marché de l'immobilier va ralentir de façon importante à nos yeux. On l'a vu pour nous, il y a vraiment une accumulation de demandes sur les lignes de côté. Les taux d'intérêt élevés limitaient certains acheteurs. Juste avec une petite amélioration de l'abordabilité ces derniers trimestres, on a vu un regain quand même des ventes de maisons ces derniers mois. Ça c'est intéressant, mais ça vous dit qu'avec ces acheteurs sur les lignes de côté, on n'est pas trop inquiets qu'il y aura une très grande faiblesse dans le marché de l'immobilier. C'est beaucoup plus un retour à la normale ramener des conditions d'abordabilité que ce soit dans le locatif, que ce soit dans les pour les premiers acheteurs de maison. Je pense que c'est ça qui va se produire au cours des prochains mois avec des taux d'intérêt un petit peu plus favorables. 

Donc bonne nouvelle. Encore une fois merci beaucoup Matthieu pour tes commentaires toujours aussi pertinents. Andrée, dans le contexte de baisse de taux d'intérêt anticipé d'ici la fin d'année et aussi évidemment pour 2025, est-ce qu'on devrait opter pour un taux fixe ou un taux variable pour notre hypothèque? 

Très bonne question Simon, et effectivement question qui est très d'actualité. Donc, le choix entre un taux fixe et un taux variable pour une hypothèque dépend de plusieurs facteurs, surtout dans un contexte de taux baissiers. Notre tolérance au risque, notre situation financière et notre vision des tendances économiques à court et moyen terme sont autant d'éléments à tenir en compte dans notre choix. On doit d'abord aussi comprendre le contexte du taux baissier. Lorsque le taux directeur de la Banque du Canada baisse, les banques ajustent leur taux hypothécaires en conséquence. Les taux variables suivent généralement ces baisses de taux et peuvent devenir particulièrement avantageux à court terme. Les taux fixes, quant à eux, bien qu'ils soient souvent plus élevés que les taux variables au moment de la souscription, offrent une protection contre une éventuelle hausse future, mais il faut se rappeler cependant que ceux-ci suivent le taux d'intérêt des obligations à long terme 10 ans dont parlait justement Matthieu tout à l'heure et non le taux directeur de la Banque du Canada. Par conséquent, une baisse d'un quart de point du taux directeur ne signifie pas nécessairement que les taux fixes vont baisser d'autant. Il faut donc bien comprendre ce contexte-là avant de prendre notre décision.

Excellent point, effectivement Andrée, il y a plusieurs personnes qui pensaient que quand on baisse le taux directeur tous les taux fluctuent dans la même direction. Cependant comme tu viens de nous l'expliquer très clairement, ce n’est pas le cas car les taux sont influencés par des facteurs qui sont distincts.

Cela étant dit, quels sont les avantages de l'un et de l'autre? Si on regarde du côté du taux variable, bon ben vous devriez considérer un taux variable si vous pensez que les taux vont continuer à baisser ou le resteront bas pendant une période prolongée. Même chose si vous avez une certaine tolérance au risque et vous avez la capacité financière d'absorber les fluctuations potentielles à la hausse. Aussi si vous souhaitez profiter de pénalités plus basses advenant le cas que vous deviez rembourser votre hypothèque parce que les pénalités sur des taux variables sont moins élevés que sur les taux fixes, certaines institutions aussi offrent la possibilité de passer à un taux fixe si les taux augmentent. Du côté des taux fixes, vous pourriez considérer un taux fixe si vous préférez la stabilité et que vous souhaitez éviter certaines incertitudes, si vous pensez que les taux naturellement pourraient remonter à moyen terme et si vous avez une capacité budgétaire limitée pour venir absorber d'éventuelles hausses soudaines de vos versements. 

Donc encore une fois, Andrée là, le choix ne va pas automatiquement vers l'un ou vers l'autre. Et ce, même si nous sommes dans un contexte de taux baissier. Comme tu viens de le dire, on doit s'assurer de prendre en compte d'autres éléments dans notre décision. 

Tout à fait. Simon, il ne faut pas oublier aussi que certaines institutions financières offrent à leurs clients la possibilité d'avoir des hypothèques à taux mixtes ou à plusieurs tranches, soit une partie en taux fixe et une partie à en taux variable. Fait que ça, ça permet aussi de combiner les avantages de l'un et de l'autre, en réduisant les risques et en profitant partiellement des baisses de taux. En résumé, dans un contexte de taux baissier, un taux variable peut sembler plus avantageux à court terme, mais ça reste un pari sur la direction future des taux. Si vous êtes confortable avec un peu d'incertitude, le taux variable peut maximiser vos économies. Par contre, si vous privilégiez la tranquillité d'esprit, le taux fixe est une meilleure option. Encore ici, tout dépend de votre profil financier et de vos objectifs à court et long terme. Pour vous aider dans votre choix, comme d'habitude, n’hésitez jamais à consulter un spécialiste hypothécaire qui pourra évaluer votre situation personnelle et bien vous conseiller dans votre choix.

Merci beaucoup Andrée et j'espère tout le monde que les informations que tu nous as partagées vont être utiles. Quant à nous, on se reparle dans quelques semaines pour une prochaine capsule sur les perspectives immobilières. Merci beaucoup.

5 • 4 • 3 Perspectives de marché

5 minutes, 4 graphiques, 3 points clés à retenir… Découvrez « 5 • 4 • 3 », un nouveau regard trimestriel ciblé sur les marchés, l’économie et l’investissement avec notre expert Louis Lajoie, du Bureau du chef des placements de la Banque Nationale Investissements.

Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, 4 décembre, on va prendre 5 minutes pour faire le point sur l'année qui s’achève, faire le point sur l'année qui se profile devant nous, évidemment du point de vue de l'économie et des marchés.

Alors si on commence par regarder un peu dans le rétroviseur, force est de constater que 2024 aurait été une année spectaculaire pour les investisseurs, avec des rendements autour de 30 % pour la bourse mondiale jusqu'à présent en dollars canadiens, un peu de volatilité au printemps, un peu à l'été, mais ultimement avec l'inflation qui aura ralenti largement au courant de l'année, un marché de l'emploi qui est demeuré plutôt fort.

La tendance est demeurée à la hausse pour les marchés boursiers et, en contrepartie, sans grand ralentissement économique. Les obligations ont fait des rendements un peu plus modestes, essentiellement en ligne avec leurs taux courants. Lorsqu'on combine ça, comme on le fait souvent, dans un portefeuille équilibré 60 % actions-40 % obligations, encore une fois, le constat c'est que c'est une année spectaculaire pour bien des investisseurs.

Et justement, pour mettre les choses en perspective, regardons historiquement le genre de rendement annuel que ce type de portefeuille équilibré-là a pu livrer en en une année. Il y a deux choses spécifiquement qui ressortent de ce graphique-là. D'abord, à quel point les probabilités de succès sont à l'avantage des investisseurs. Depuis les années 90, on parle de l'essentiel, 8 années sur 10 qui sont positives en moyenne, le rendement aurait été autour de 8%. Alors quoi qu'on pense à tout moment, gardons à l'esprit comme investisseur, ce sont les probabilités auxquelles on fait face. Mais notre deuxième chose? C’est constater à quel point les dernières années ont été à certains degrés extrêmes anormales, avec des rendements par exemple en 2022 qui étaient particulièrement difficiles. C'était le choc de l'inflation, qui n’avait épargné aucune catégorie d'actif, suivi en 2023, et encore plus en 2024, d'un renversement de tendance très positif pour les investisseurs. Et le fait qu'on a joué autant dans les extrêmes dans les dernières années, c'est évidemment le reflet d'un environnement économique, qui a été tout aussi atypique, même à bien des égards extrêmes dans les années postpandémie.

Et même alors qu'on approche 2025, force est de constater qu'il y a encore beaucoup d'incertitudes dans l'environnement économique, même de la fragilité. Tout ça dépendamment de comment il va évoluer, le marché de l'emploi américain. Et pour l'instant, ce qu'on observe, c’est que les entreprises sont très prudentes dans le taux d'embauches, qui est sous les moyennes historiques. Et si les entreprises sont prudentes les travailleurs aussi sont très prudents. Donc le taux de démissions, de départs volontaires est essentiellement à son plus bas au courant des 8 dernières années. Mais le bon côté de tout ça, c'est que malgré tout, il y a encore très peu de licenciements. Le taux de licenciements est en dessous des moyennes historiques. Et cette photo-là du marché de l'emploi que vous voyez à l'écran, écoutez, c'est sensuellement le scénario idéal que vous souhaitez voir la Réserve fédérale américaines et donc, par extension, les marchés. Et c'est ce qui s'observe toujours. Mais soyons clairs, ne soyons pas complaisants malgré tout, parce que si les tendances se poursuivent, la suite logique serait qu’ultimement, on verrait le taux de licenciements augmenter et là, on parlerait d'un scénario un peu plus difficile.

Mais la bonne nouvelle, malgré tout ça, c'est qu’on commence à voir certains signes un peu plus prometteurs qui émergent sur notre radar. Spécifiquement, on aime suivre de près l'activité manufacturière qui, vous le voyez, est plutôt faible depuis 2 ans. Mais lorsqu'on prend en compte une série d'indicateurs, et surtout le fait que la plupart des banques centrales à travers le monde ont commencé à baisser leurs taux d'intérêt en 2024, ça suggère que l'an prochain, on pourrait voir une reprise de ce côté-là. Et si ça se produit, les risques de récession vont baisser encore davantage.

Donc 3 choses à retenir aujourd'hui. Premièrement, c'est essentiellement un scénario idéal qui s'est réalisé en 2024 et les marchés ont réagi en conséquence. Et lorsqu’on regarde 2025, en principe, on fait face à moins de nuages cycliques pour les raisons que j'ai évoquées. Mais la contrepartie c'est qu'on a beaucoup plus de brouillard politique, avec l'arrivée d'une administration américaine qui, vous le savez comme moi, est fondamentalement imprévisible et a beaucoup d'ambition, beaucoup de choses sur la table, politique fiscale, politique commerciale, politique étrangère. Il y aura probablement des surprises à tous ces niveaux-là. Donc comme investisseur, même si, comme je le disais, on n'est pas inquiets outre mesure sur le plan cyclique, il faudra forcément s'attendre à de la volatilité l'an prochain et, ultimement, probablement même des rendements, qui sont un peu plus près des moyennes historiques, moins extrêmes qu’au courant des dernières années.

Si vous voulez plus de détails sur nos perspectives pour l'an prochain, consultez notre rapport qu'on a publié au début du mois de décembre sur le sujet. D'ici là, on se reparle en mars 2025 et surtout, un bon temps des fêtes à tout le monde.

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