D’abord, pour que les intérêts soient déductibles, l’emprunt doit
avoir été effectué en vue de gagner un revenu de biens – dont celui de
placements – ou d’entreprise, non exonéré (ce qui disqualifie les
comptes enregistrés), et ces intérêts doivent être payés ou
payables dans l’année en vertu d’une obligation légale de les verser.
Ils doivent également être raisonnables, ce qui ne causera
généralement pas de problème si le prêt est effectué à un taux de
marché, tel que celui que vous obtiendriez auprès d’une institution financière.
Ensuite, il est normalement nécessaire – surtout pour les
particuliers – de pouvoir établir un lien direct entre l’emprunt et
l’utilisation pour gagner les revenus. Par exemple, si un
investisseur hypothéquait sa maison et utilisait le montant du prêt
pour investir dans un portefeuille de placements non enregistrés, il y
aurait un lien direct. À l’opposé, si un second investisseur possédait
un portefeuille de placements non enregistrés, et qu’il prenait une
hypothèque auprès d’une banque pour s’acheter une maison plutôt que de
vendre ses placements, il s’agirait d’une utilisation indirecte.
Même si les deux investisseurs étaient dans des situations
économiques identiques (valeur de leurs placements non enregistrés,
des dettes et des résidences), et que le fait d’emprunter permettait
effectivement au second investisseur de ne pas vendre ses placements
et de continuer à générer des revenus de biens, ses intérêts ne se
qualifieraient fort probablement pas pour la déductibilité.
Cet exemple illustre également le fait que le collatéral utilisé
pour obtenir le prêt n’affecte en rien la déductibilité des intérêts :
on peut utiliser tant une marge hypothécaire qu’un compte de placement
sur marge pour faire l’investissement, tant que toutes les conditions
de la déductibilité sont respectées.
Finalement, dans le cas des actions, il est important qu’il y ait
une expectative raisonnable de recevoir éventuellement des
dividendes, faute de quoi les autorités fiscales pourraient
refuser la déductibilité des intérêts (le critère de l’intention). Le
fait qu’une action ne verse pas de dividendes au moment de l’achat ne
sera généralement pas un problème, mais il ne faut pas que la société
ait comme politique permanente de ne pas verser de dividendes.