1. Premièrement, réfléchissez à ce qui compte pour vous, et notez
tout; que ce soit fondamental et dans un avenir rapproché, ou un rêve
lointain, écrivez toutes vos idées. Que voulez-vous accomplir? Quelles
sont vos priorités? Quel est votre mode de vie idéal, avant et après
la retraite? Cette étape peut être longue et ardue. Comme le dit un
comptable aux cheveux longs bien connu : « Le plus difficile avec le
concept de l’immédiat, c’est de ne pas savoir ce qu’on voudra demain. »[1]
2. Une fois que vous avez épuisé toute votre inspiration, faites le
tri entre ce qui est un objectif à court, moyen ou long terme, et
entre ce qui est essentiel, préférable, ou souhaitable. Vous pouvez
définir les horizons de temps comme vous le souhaitez; par exemple,
moyen terme pourrait être entre 3 et 10 ans, avec les deux autres
horizons pour tout ce qui est plus rapproché ou plus éloigné.
3. Assurez-vous ensuite que chacun des buts respecte la méthode SMART.
Spécifique : il est simple et clair.
Mesurable : vous avez déterminé un seuil défini où il est atteint.
Acceptable : vous devez être investi dans celui-ci de façon réelle.
Réaliste : il doit être réalistiquement possible de l’atteindre
dans le temps imparti, selon votre situation financière.
Temporel : il est défini dans le temps par un terme précis,
c’est-à-dire une date, et non en termes vagues comme « bientôt »
ou « le plus tôt possible ».
4. Faites votre bilan et calculez votre valeur nette. Ces
informations permettront de déterminer où vous vous situez
actuellement par rapport à vos objectifs, ainsi que d’ordonner vos
priorités entre l’épargne et le remboursement de dettes.
5. Bâtissez un plan avec votre conseiller. Celui-ci pourra vous
aider à identifier vos cibles d’épargne et vous recommander des
stratégies d’investissement selon vos objectifs, votre tolérance au
risque, et votre horizon de placement.
6. Créez un budget réaliste qui servira à contrôler ce qui entre et
ce qui sort réellement. C’est probablement l’étape la plus longue et
la plus fastidieuse, mais c’est une des plus importantes (ce qui
explique peut-être pourquoi cette section est aussi longue…). On le
répète sans cesse, mais le budget est l’outil de base en gestion financière.
Heureusement, il existe toutes sortes de ressources pour nous aider,
allant des applications mobiles au bon vieux classeur Excel.
Personnellement c’est ce que j’utilise, puisque j’aime la
personnalisation, conjointement avec la Calculatrice budgétaire du Gouvernement du
Canada et mon relevé bancaire pour valider que je n’ai oublié
aucun poste.
Une astuce que j’emploie est de commencer par déduire, de mes
prévisions de revenus, l’impôt et mon objectif d’épargne. J’obtiens
ainsi mon revenu disponible pour consommation dans le haut de la
feuille Excel. Je remplis ensuite tous mes postes de dépense, que je
classe de fixes à variables (ceux sur lesquels on peut travailler le
plus facilement), et je déduis la somme du revenu disponible. Je me
retrouve avec une balance positive ou négative : dans le premier cas
je suis satisfait car je pourrai épargner plus, et dans le second
j’étudie les postes de dépense pour ramener la balance au-dessus de 0.
Certaines personnes affectionnent également le système des
enveloppes pour gérer leur budget. Celui-ci consiste à mettre de
l’argent de côté dans des enveloppes en début de période pour chaque
catégorie de dépense et à piger dedans lorsque celles-ci surviennent
réellement; l’avantage étant que l’argent est réservé. Si vous n’aimez
pas garder beaucoup d’argent liquide, ou que vous préférez utiliser
des méthodes de paiement électroniques, sachez que vous pouvez aussi
prendre une variante de ce système en utilisant plus d’un compte
bancaire et en mettant en place des prélèvements automatiques. Vous
pourriez par exemple ouvrir un compte pour l’épargne et un pour les
dépenses fixes (loyer ou hypothèque, assurance, prêt auto, Etc.). Peu
importe votre façon de procéder, ce qui compte c’est qu’elle
fonctionne pour vous.
7. À ce stade, et pour aider à respecter votre budget, il peut être
intéressant de vous fixer une deuxième catégorie d’objectifs : des
objectifs comportementaux. Normalement, si vous avez dû retravailler
vos postes de dépenses après avoir d’abord obtenu une balance
négative, vous savez sur quelles habitudes vous concentrer, mais voici
quelques trucs pour vous assister et pour économiser. Ce
n’est pas facile de changer les habitudes, mais ça vaut le coût sur le
long terme!
8. Faites le suivi mensuel de vos progrès budgétaires! Servez-vous
de vos relevés de cartes de débit et de crédit. Avez-vous progressé
depuis la dernière évaluation? Pourquoi? Quels ont été vos bons et
mauvais coups, et qu’est-ce qui était hors de votre contrôle? Essayez
d’être objectif sans pour autant être trop dur envers vous-même.
L’être humain est résistant au changement, même quand c’est lui qui
l’initie. Notre cerveau fonctionne ainsi. De toute façon, ce ne sont
pas seulement les chiffres qui importent, mais le processus et les
habitudes. Ce sont eux qui nous permettent de nous diriger dans la
bonne direction!
Pour rester motivé, vous pouvez employer plusieurs méthodes, comme
une liste à cocher de vos objectifs, ou des photos vous les rappelant
sur le frigo. Vous pouvez même utiliser la technologie pour avoir la
liste sur votre cellulaire ou pour recevoir des alertes à des
intervalles prédéfinis.
9. Finalement, acceptez que vos objectifs sont en constante
évolution. Nos goûts et préférences changent à mesure que le temps
passe et que nous vivons de nouvelles expériences, sans oublier que
des changements imprévus viennent parfois modifier notre situation
financière. C’est donc tout à fait normal de devoir modifier le cap de
temps à autre. Révisez périodiquement votre situation et vos objectifs
avec votre conseiller, ainsi que lorsque des évènements importants
surviennent, et vous pourrez continuer de maximiser votre bonheur.
[1] McSween, Pierre-Yves (2018). En as-tu vraiment besoin? Laval
(Québec) : Guy Saint-Jean Éditeur, p. 151.