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Dans cette publication trimestrielle, les experts du bureau du chef de placements de Banque Nationale Investissements examinent et démystifient plusieurs croyances populaires en matière d'investissement. Ce guide du marché et des tendances économiques est une référence pour les investisseurs actifs.

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Impact économique

Afin de vous éclairer et de stimuler votre réflexion face au contexte actuel, Stéfane Marion et Denis Girouard se penchent sur l’actualité économique et vous partagent leurs perspectives via nos vidéos informatives mensuelles.

15 avril 2025 

11 mars 2025

Bonjour et bienvenue aujourd'hui, 15 avril 2025, Impact économique. C'est notre 5e anniversaire. On a commencé en avril 2020, au tout début de la pandémie. Et aujourd'hui on est en pleine guerre tarifaire. Donc ces vidéos-là qui parlent à tous nos clients, donc 8000 par mois sont très importants. On a une responsabilité, une grande responsabilité comme institution financière de partager ce que l'on voit, de partager nos opinions également sur l'état de la situation, l'économie et également ce qu'on pense, ce qui ce qui peut arriver avec les politiques américaines en ce moment qui inquiètent beaucoup de monde. Et donc c'est très opportun de continuer nos impacts économiques. Denis Girouard accompagne Stéfane Marion depuis quelques années et on se fait un plaisir de vous rejoindre à travers ce média. Alors sans plus tarder, je passe la parole à Stéfane et Denis Girouard.

Stéfane, on en est où dans les tarifs ?

Ouais puis en passant, merci Laurent de nous rappeler qu'on est 5 ans plus vieux. Le décompte Denis, c'est beaucoup de tergiversations à Washington, on est passé de 2% à 10% à 32%, puis en date de ce matin. Donc c'est pour ça que Laurent a mentionné le 15 avril, nous sommes présentement à 26%, ce qui nous met dans une situation a un peu troublante étant donné qu'à 26%, la dernière fois qu'on a vu ça, c'est 1901, Denis. Donc je pense que c'est punitif pour l'économie américaine de subir une structure comme ça.

Effectivement. Puis en même temps bien les attentes inflationnistes doivent augmenter de concert avec ces tarifs-là.

Bien il n’y a pas juste les étrangers qui sont pas contents de tout ça. Les consommateurs américains commencent à être inquiets parce que les anticipations d'inflation dans la prochaine année c'est presque 7%, Denis. C'est énorme.

40 ans.

Puis les années 80 alors que l'inflation était avec des taux d'intérêt qui étaient presque près de 20%. Donc c'est un peu spectaculaire ce changement-là. Donc, lorsque des gens anticipent beaucoup d'inflation comme ça, on s'entend qu'ils sont pas très confiants, puis la confiance des consommateurs est en chute libre, Denis. Puis ça je pense que ça peut amener une ponction au niveau de l'économie américaine.

Donc ralentissement économique, mais qu'en est-il des marchés boursiers ?

Ah ben si les consommateurs sont pas contents, les marchés boursiers ils peuvent pas être contents parce que là c'est les 2/3 de l'économie américaine. Puis ce qu'on constate c'est que la bourse américaine depuis son sommet, elle a beaucoup corrigé. On est allé jusqu'à moins 19% Denis, on n'est pas allé au moins 20% qui déclencherait un marché baissier ou "bear market" en français moins 19%, on est revenu et c'est quand même ce qui est intéressant sur ce graphique-ci, c'est de montrer que le Canada demeure résilient par rapport à l'Europe et par rapport au S&P 500. Donc ça peut sembler contre-intuitif de dire que le Canada est visé dans la guerre tarifaire, mais il semble y avoir une certaine perception à l'effet que le Canada peut être un peu plus résilient au niveau des marchés, puis peut-être de son économie.

En même temps, on voit que l'entente de libre-échange nous a un peu mis à l'écart de tous ces tarifs-là mondiaux, là, ça nous a aidé un petit peu.

Oui.

Pas dans tous les secteurs, mais dans certains secteurs.

Ce qui aide, Denis, c'est que les gens semblent bouder le dollar américain. Donc le dollar américain maintenant est en baisse de près de 5% depuis le début de l'année. Donc il semble y avoir un sentiment au niveau des investisseurs, puis des grands fonds de pension, puis des banques centrales de dire bien woah, je comprends pas trop ce qui se passe donc je veux diminuer ma pondération en actif américain, ce qui entraîne un dénouement qui est un peu spécial. Normalement la bourse corrige, le dollar américain devrait s'apprécier. Or maintenant c'est pas le cas, donc ça explique un peu aussi ce qui se passe par rapport au Canada.

Donc plus d'inflation qu'on va importer, avec les tarifs?

Oui, puis l'enjeu qu'on a pour l'inflation, mais ça vient miner ton plan d'affaires comme corporation, parce que tu dois te financer à plus d'inflation, tu dois te financer à une structure de taux d'intérêt plus élevé.

Parlons-en du financement, les taux d'intérêt ont bougé beaucoup.

Puis pour la dette corporative, Denis, c'est que la dette gouvernementale, elle monte, mais au niveau des de la dette corporative qui est très, extrêmement importante parce que les entreprises américaines, plus qu'avoir des relations bancaires, se sont dirigées vers des émissions de dette corporative directement au marché. Or, les écarts de taux d'intérêt maintenant explosent parce que les gens sont plus certains du plan d'affaires des entreprises dans un contexte de guerre tarifaire. Donc, le coût de financement est beaucoup plus élevé. Denis pour te donner une idée-là le chiffre c'est une entreprise de pacotille, donc "high-yield" en français, ton taux de financement présentement c'est du 8%.

Wow bon. Tout va mal, on commence à parler de stagflation. On parle tu de récession aussi?

Avec ce qui se passe Denis, on est tous un peu mélangés donc on a ressuscité dans notre groupe qui est disponible sur notre site en passant ressuscité un suivi mensuel de probabilité de récession. Vous pouvez voir qu'il commence à y avoir du rouge puis du jaune sur la page. Donc, tout ça pour vous dire, je vous évite de devoir parler de chaque chiffre. Mais si je le mets au total, ça nous donne une probabilité de récession aux États-Unis autour de 40%. Donc c'est pas le scénario de base, mais clairement c'est un risque important pour l'économie américaine dans les prochaines semaines, dans les prochains mois.

Puis au même moment, contre toute attente, le dollar canadien fait de mieux en mieux.

Bien, Denis, si tu boude le dollar américain, tu dois aimer quelque chose en contrepartie. Donc les gens ont dit bien, le huard semble attrayant présentement, donc une appréciation de plus de 5 sous dans par rapport au dollar américain récemment. Donc ça aussi c'est un peu contre-intuitif lorsque normalement le marché corrige, dollar canadien devrait être sous pression. Or, si je boude les actifs américains, ben je suis en train de regarder d'autres choses. Et par rapport au Canada présentement, c'est le huard semble avoir la côte par rapport à plusieurs investisseurs étrangers.


Ici, on voit souvent comme tu l'as dit tantôt, là les taux tarifaires augmentent, augmentent, augmentent mais qu'en est-il pour le Canada parce qu'on a l'entente de libre-échange. C'est quoi les vrais tarifs effectifs ?

Bien, il y a beaucoup de, les gens sont un peu mélangés parce que tout bouge à tous les jours. Mais je vais le résumer comme ça-là Denis. Si on n'avait pas d'accord de libre-échange présentement, on ferait face à 24% de structure de taux effectif tarifaire sur le Canada.

Au moment où on se parle, on est à 5.7%. Pourquoi Denis ? Parce que l'énergie canadienne exportée aux États-Unis, qui est une grosse composante dans une exportation, bien elle n'est pas taxée. Donc le tarif effectif sur l'économie canadienne, c'est pas du 24%, c'est pas le minimum de 10% dont Monsieur Trump a mentionné, on est à 5.7%.

Là si je t'écoute, faut pas que Monsieur Trump voit ça parce qu'il aimerait pas ça, faut être à 10.

Non mais je pense que ça le contente parce qu'il sait très bien que taxer l'énergie canadienne en rajouterait davantage sur les pressions d'inflation. Mais Denis, ce qui est intéressant, c'est que s'il y a plus d'entreprises canadiennes qui deviennent conformes, qui s'enregistrent, qui s'autodéclarent conformes à l'entente de libre-échange, on pourrait sortir une structure tarifaire à 4.2%. Tu comprends maintenant pourquoi les gens disent bien peut être le Canada, c'est une valeur refuge dans un contexte où on est peut-être l'économie une des moins pénalisées dans le contexte, nonobstant le fait qu'il y a des tarifs prohibitifs sur l'aluminium présentement, beaucoup d'incertitude au niveau du secteur automobile, mais au total c'est 5.7% donc c'est moins taxant pour l'économie canadienne.

Donc on l'aime le Canada, mais on l'aime le dollar canadien. Puis on le voit dans les réserves détenues par les banques centrales.

Oui, puis les banques centrales en rajoutent Denis, on est la 5e monnaie la plus détenue par les banques centrales, présentement. 3% de toutes les réserves officielles mondiales sont dirigées vers le dollar canadien. 3%, ça peut sembler un petit chiffre, Denis, mais si je te l'exprime en milliards de dollars, tu vas dire, mais là, ça commence à faire beaucoup. Parce que pour la première fois de l'histoire canadienne, il y a plus de 450 milliards de dollars détenus par les banques centrales étrangères qui préfèrent réduire leur pondération au niveau du dollar américain, puis d'augmenter par rapport à d'autres devises, dont le dollar canadien donc. Mais encore une fois, Denis, on est encore dans un environnement un peu inconnu. Mais, la raison à savoir pourquoi le dollar canadien fait bien présentement, c'est que les banques centrales sont intéressées à en accumuler.

Bien, merci Stéfane, merci pour toutes ces informations. Merci Laurent. Nous vous remercions comme à l'habitude de nous écouter on apprécie beaucoup. Espérons que ça va durer un autre 5 ans.

Bien Denis, peut-être pour l'émission mais on s'entend que pour les prochains mois ça va être quand même être difficile pour les marchés financiers-là.

Ouais effectivement, mais on va être là pour vous raconter toute l'histoire espérant vous revoir en début mai. À la prochaine. Merci.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui nous sommes le 11 mars 2025, je suis en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane, beaucoup d'eau ont coulé sous les ponts depuis notre dernière rencontre.

Mon Dieu Denis, ça va vite quand même. Les fondements mêmes, les fondamentaux par rapport à l'économie américaine puis mondiale aussi semble s'effriter. Pour la première fois en 2 ans même, on pourrait assister à une contraction de l'économie des services qui Denis représente en général les 2/3 de l'économie américaine donc— c'est pas, on est en train de prouver qu'il est faux que la menace d'une guerre tarifaire n'a aucun impact sur l'économie via même l'incertitude.

Puis en même temps le marché obligataire nous envoie aussi un message présentement là.

Oui donc c'est pas juste certains sondages à l'effet que l'économie se détériore, le marché obligataire en a pris note. Puis la courbe des taux d'intérêt est en qui s'était pentifiée est en train de s'aplanir donc, historiquement, c'est un présage d'une économie qui a beaucoup moins de vitalité au cours des prochains mois.

Ou un ralentissement possible, accéléré, à venir.

L'amplitude de la détérioration sera à voir au cours des prochains mois mais clairement c'est pas une accélération donc ça pourrait miner même les perspectives de profit des entreprises.

Même à la suite de cette tendance là sur le marché, sur le marché obligataire on voit aussi que le marché boursier on a commencé à voir des signaux entre l'Europe puis l'Amérique du Nord qui sont vraiment contradictoires aux différents.

Ben en général, les marchés boursiers vont pas bien depuis le début de l'année Denis, donc même de ce mois-ci qui est pas terminé, là c'est déjà 4.2% à année à date les marchés boursiers sont en baisse, mais on remarque que les États-Unis sont les plus frappés alors qu'en Europe puis même au Canada depuis l'année à date, ça demeure, surtout en Europe ça demeure positif. Donc, il y a une certaine rotation sectorielle qui est en train de s'effectuer. Mais par rapport aux États-Unis, on est en train de remettre en doute justement cette accélération de l'économie américaine en 2025.

Mais en même temps, quand on regarde le secteur extérieur américain, les exportations, c'est intéressant de s'y attarder un petit peu puis de voir l'importance de ce fameux secteur-là.

Oui, parce que les États-Unis, bien que les gens, il y a beaucoup d'économistes, puis dont les gens qui conseillent le président américain qui ont dit c'est pas grave une guerre tarifaire parce que les exportations c'est seulement 11% du PIB américain, au Canada c'est plus de 20%. Mais là où les gens ont fait fausse route, c'est que bien qu’il y a une certaine résilience pour l'économie, je peux pas affirmer la même chose pour le marché boursier américain, Denis, qui le S&P 500 qui est composé de multinationales qui génère 41% de leurs ventes, donc une grosse partie des profits à l'étranger. C'est là où que ça a été en train de rattraper l'économie américaine puis la raison pour laquelle le marché boursier américain est plus frappé que les autres, c'est ça, c'est une barre très importante des revenus et des profits. Puis on en a parlé souvent Denis, le marché boursier américain c'était la perfection attendue encore cette année-là.

Puis en même temps ce qu'on sait c'est que ces exportations-là, c'est pas tellement dans le secteur industriel où manufacturier, c'est vraiment dans un autre secteur que tout le monde connaît– 

Un secteur qui a été tellement porteur pour l'économie américaine, on parle des 7 compagnies les 7 magnifiques aux États-Unis, compagnies de la haute technologie qui eux génèrent 56% de leur ventes à l'étranger. Donc Denis, dans ce contexte-là, est-ce que tu t'étonnes si je te dis que le marché boursier américain est en baisse de 9% depuis son récent sommet, mais au niveau du Nasdaq, donc la haute technologie, c'est près de 14%? Qui plus est, Denis, là ou peut-être c'est un réveil pour les compagnies américaines. Le secteur bancaire est en baisse de plus de 16%. Pourquoi Denis? C'est parce que 92% des flux commerciaux internationaux sont générés en dollars américains et si tu remets en question ta chaîne d'approvisionnement, ça devient soudainement moins profitable pour le secteur bancaire américain. Je pense que Washington devra digérer au niveau du président et ses conseillers devront digérer l'impact véritable d'une guerre commerciale pour les prochaines semaines.

En parlant du dollar américain, du billet vert, lui aussi en prend pour son rhume là.

Ben Denis, t'as mis l'emphase tout à l'heure, pourquoi la bourse européenne semble—  c'est peut-être contradictoire de dire que la bourse européenne fait bien présentement, t'as un changement des répartitions des investissements, répartition des actifs au niveau géographique, l'allocation est en train de dire peut-être que dans un contexte, j'ai pas de conviction pour avoir aux États-Unis, peut-être qu'il y a une volonté de relancer l'économie dans la zone euro. Tout ça pour dire que le dollar américain est affaibli par rapport au yen par rapport à l'euro, donc c'est une baisse de 5% depuis le début de l'année. C'est substantiel. Donc Denis il y a un changement de rhétorique ou de vision par rapport à la robustesse des marchés financiers puis des États-Unis au cours des prochains mois.

Si on revient au Canada, on voit aussi l'impact des tarifs à venir déjà sur le secteur extérieur canadien, on a vu la balance commerciale exploser.

Donc Denis c'est vrai que le dollar américain c'est pas juste dopé par des investisseurs, y a aussi les flux commerciaux. Or, étant donné qu'il y avait une menace tarifaire, les compagnies américaines sont dit mon Dieu, on importe comme jamais. Donc le déficit commercial américain s'est fortement dégradé. Puis bon ça va, je vais pas t'étonner en disant que au Canada, ça s'est amélioré de sorte que le surplus commercial pourrait contribuer jusqu'à 5 points de pourcentage au PIB canadien au premier trimestre. Donc Denis, je me retrouve dans une situation mon PIB pour être négatif aux États-Unis au premier trimestre à cause d'une recrudescence, en fait, d'un saut sans précédent les importations, puis au Canada je deviens positif malgré que c'est nous qui subit la menace tarifaire. C'est quand même– 

C'est un peu contradictoire.

C'est un peu contradictoire mais—

En même temps c'est temporaire.

C'est temporaire et il ne faut pas ambitionner que la croissance du PIB au premier trimestre au Canada doit être, va s'étendre au reste des autres trimestres Denis, d'autant que le président vient d'annoncer aujourd'hui que les tarifs sur l'aluminium, l'acier pourraient être de 50% à partir de demain. Ça veut dire que Denis y aura des baisses de taux au Canada au niveau de la Banque du Canada demain en termes de police d'assurance, mais l'économie canadienne demeure chancelante je pense, pour les prochains mois.

Tout à fait. Puis encore, on parle toujours de réglementation, réglementation. Tu veux nous glisser un petit mot là-dessus?

Denis, on a un nouveau Premier ministre au Canada, là qui vient d'arriver, je sais pas combien de temps ça va durer, mais on a un nouveau Premier ministre. On parle de faire face aux américains, puis d'y aller– les premiers ministres provinciaux qui ont décidé de mettre des taxes sur des tarifs à l'exportation pour les États-Unis. Je pense, c'est on fait peut-être fausse route parce que je pense que, ce qui serait salutaire pour le Canada, c'est de se questionner au niveau de toute la réglementation qui limite notre potentiel de croissance. Or Denis, y a 320 000 mesures présentement de réglementaires qui sont appliquées sur nos entreprises. Denis, 105 000 seulement dans le secteur manufacturier qui font en sorte de miner la croissance de l'emploi, la croissance de l'économie, mais surtout l'investissement des entreprises qui est clé pour relancer notre productivité. Donc, si seulement nos politiciens pouvaient s'y attarder. On sait que le président Trump dit toujours que le plus beau mot du dictionnaire, c'est les tarifs, mais on dirait qu'au Canada, c'est la réglementation. Donc c'est un message clair au niveau de nos politiciens, ça coûte pas grand chose aider l'économie canadienne. On n’est pas obligé de déployer des programmes budgétaires, mais on peut vraiment aider les entreprises canadiennes à faire face à un environnement hostile au niveau des tarifs en aidant avec la déréglementation.

Vraiment une occasion en or de s'y attarder présentement puis de corriger cette situation-là.

Denis, je pense ces occasions-là se présentent se profilent une fois par génération donc j'espère que nos politiciens vont faire quelque chose. Je pense que ce serait beaucoup plus porteur pour nous repositionner que d'y aller avec des tarifs sur des tarifs américains puis les représailles. Ça c'est la plus belle forme de représailles qu'on pourrait avoir—  relancer nos propres industries.

Merci Stéphane et sur ces bons mots, merci à tous de nous écouter. On se revoit début avril en espérant que la planète va tourner un petit peu mieux. À bientôt.

Perspective immobilière

Bonjour à tous et merci de vous joindre à nous pour votre capsule sur les perspectives immobilières du jeudi, 28 novembre 2024. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Matthieu Arseneau, salut Matthieu. 

Salut Simon.

Et d'Andrée Desrosiers.

Bonjour Simon. 

Bienvenue Andrée. Notre sujet du jour, hypothèque à taux fixe ou hypothèque à taux variable? Lequel est le plus avantageux? Mais avant d'en parler avec Andrée, discutons tout d'abord avec Matthieu des récentes données macroéconomiques qui, évidemment, influencent le marché immobilier. Matthieu, de nombreux événements sont survenus depuis notre dernière discussion, qui ont un impact évidemment sur les perspectives économiques. D'abord quelles sont les implications du balayage républicain aux élections présidentielles américaines pour la croissance économique, mais aussi pour les taux d'intérêt? 

Oui Simon, vraiment, toute une actualité économique au cours des dernières semaines. L'élection, le balayage républicain a des implications pour le Canada pour les 4 prochaines années. A amené à un niveau d'incertitude plus élevé. On a qu'à penser au risque de tarifs, l'actualité nous l'a montré récemment. Évidemment, des risques aussi de mouvements migratoires vers le Nord avec les risques ou les menaces de déportation d'immigrants aux États-Unis. Mais l'élément que je voulais parler davantage aujourd'hui, c'est beaucoup plus l'impact sur les taux d'intérêt. Puis ça, il faut que les gens soient conscients. Ce qui se passe au sud de la frontière a des impacts sur les coûts de financement au Canada. Je vous montre un graphique pour moi qui est très parlant. On le sait, on en a déjà parlé, la situation budgétaire Américaine avec des déficits élevés, mais pourrait être encore plus élevé si l'on se fie aux promesses de Trump pendant la campagne. L'université de Pennsylvanie a fait des calculs et nous montre des déficits en pourcentage du PIB plus près de 8% alors que c'était 6% qui était anticipé. Donc s’il va de l'avant avec ces promesses là, ça pourrait signifier un gouvernement qui stimule encore plus l'économie dans un contexte où la Réserve fédérale tentait de calmer l'économie. Donc vraiment, on pèse sur l'accélérateur du côté des dépenses ou en baissant les taxes aux États-Unis et de l'autre côté la Réserve fédérale, qui tente de calmer l'inflation. Donc ce qu'on observe de quelque chose d'assez atypique à ce moment ci. C'est la Réserve fédérale est en mesure de commencer à baisser les taux d'intérêt, 75 points de base jusqu'à présent. Mais les taux 10 ans ont monté depuis le mois de septembre. Et ce qu'on voit, c'est un contexte où les taux d'intérêt sont beaucoup plus élevés que lorsque Trump a pris le pouvoir en 2016. Donc à l'époque il avait un stimulus, il avait stimulé l'économie, mais là à ce moment-ci, on va avoir une Réserve fédérale qui pourrait mettre un certain frein à ces dépenses là pour contenir l'inflation qu'on voit à ce moment ci. Donc on est vraiment dans un contexte très différent. Mais ce qui est important c'est que oui, l'économie américaine a peut-être besoin de ces taux plus élevés là étant donné le contexte économique, mais étant donné les corrélations de taux d'intérêt à travers le monde, il y a beaucoup de pays qui ne peuvent pas ou ça serait inapproprié de composer avec ce relèvement des taux d'intérêt là. Donc, on a la plus grosse économie mondiale qui monte les taux d'intérêt, mais ça va se refléter sur les taux d'intérêt mondiaux et peut être un frein pour d'autres économies: la zone euro, la Chine qui connaît des difficultés à ce moment-là, puis le Canada aussi, qui montre beaucoup plus de faiblesses. 

Donc des impacts importants. Ce que je comprends Matthieu, c'est que la capacité d'abaisser le taux directeur aux États-Unis semblent désormais un petit peu plus limité. Qu'en est-il pour le Canada?

En effet, c'est exactement. Les révisions de baisse de taux pour l'année prochaine ont été révisées à la baisse là, aux États-Unis. Par contre, le contexte économique, comme je l'ai mentionné, tout à fait différent quand on regarde, par exemple, le marché du travail. Il y a une certaine stabilisation du taux de chômage après une augmentation depuis 2022. Mais quand on regarde la cohorte principale des travailleurs, les 25 à 54 ans, on voit que le taux de chômage continue de monter. Et voyez le contraste, la divergence avec les États-Unis. Donc on se retrouve à ce moment ci à des niveaux similaires à ce qu'on avait en en 2017 en termes de taux de chômage, quand même substantiellement plus élevé que ce qu'on avait avant la pandémie. Donc vraiment, on a une économie refroidie par les taux d'intérêt, puis ça se reflète sur les pressions inflationnistes intérieurs. Quand on regarde des économistes qui se passent pour avoir le pouls de l'inflation domestique, on regarde beaucoup ce qui se passe dans les services, beaucoup plus corrélés avec les salaires. Aux États-Unis, ça roule à du 4. 4% dans les services de base, excluant le logement, c'est seulement 1.3% au Canada. Donc ça se reflète même sur l'inflation que l'économie, elle a été clairement beaucoup plus refroidie de ce côté-ci de la frontière par les taux d'intérêt élevés. Et dans un tel contexte, oui, on pense qu'il faudra que la Banque du Canada continue de baisser les taux. Et même pour compenser le relèvement des taux dans la portion longue des taux des taux 5 ans, les taux 10 ans montent ces dernières semaines. Mais moi, pour moi, c'est un argument de plus que la Banque du Canada doit peut-être poursuivre dans cette direction-là à une vitesse importante. Donc pour nous, même si indirectement l'économie américaine peut bien faire, ça va avoir un impact sur les exportations en supposant qu’il n’y a pas de tarif, de l'autre côté c'est clairement le relèvement des coûts de financement. Nous, à notre avis, la Banque du Canada doit continuer de ramener les à des taux neutres plus proches de 2%. Évidemment, si on a le gouvernement fédéral qui commence à faire des transferts aux ménages comme qui a été annoncé récemment, mais peut être ça va limiter la marge de manœuvre à la Banque du Canada d'abaisser les taux aussi bas qu'on le pensait à 2%, peut-être plus du 2.25% 2.50% à la fin de l'année prochaine. Mais clairement, on a une économie qui a vraiment besoin de taux d'intérêt plus bas. 

Donc situation pas si simple. Le gouvernement a annoncé récemment un frein supplémentaire sur la croissance de la population canadienne pour les 3 prochaines années. C'est quoi les implications de cette nouvelle annonce là sur le marché immobilier?

Et on en a parlé ces dernières— dans les dernières capsules. Clairement, on est dans une situation de pénurie de logements au Canada qui perdure là, étant donné la croissance démographique qui est demeurée très vigoureuse là même au cours du dernier trimestre. Donc le gouvernement semble— a un peu reconnue que ça va être bien difficile d'augmenter l'offre pour rétablir rapidement la situation. Donc dans un tel contexte— puis on avait parlé aussi le taux de chômage des immigrants qui montait de façon importante, ce n’était peut-être pas le meilleur contexte pour accueillir des nouveaux arrivants. Donc une crise du logement avec un marché du travail moins porteur. Donc oui, gros coup de frein qui a été annoncé, réduire la présence de résidents non permanents à un rythme plus rapide qu'on anticipait préalablement. Une diminution de résidents permanents également qui a été annoncée, ferait en sorte qu'on aurait une croissance moyenne pour les 3 prochaines années de seulement 0.3% alors qu'on roulait à du 3% ces 2 dernières années. Ce qui ferait en sorte de ramener la moyenne mobile 5 ans à peu près au rythme qu'on avait avant la pandémie qui était un rythme soutenable, puis qui respectait un peu la capacité d'accueil au pays. Qu'est-ce que ça veut dire pour les le l'immobilier? Faut pas dire que si c'est une grosse modération que le marché de l'immobilier va ralentir de façon importante à nos yeux. On l'a vu pour nous, il y a vraiment une accumulation de demandes sur les lignes de côté. Les taux d'intérêt élevés limitaient certains acheteurs. Juste avec une petite amélioration de l'abordabilité ces derniers trimestres, on a vu un regain quand même des ventes de maisons ces derniers mois. Ça c'est intéressant, mais ça vous dit qu'avec ces acheteurs sur les lignes de côté, on n'est pas trop inquiets qu'il y aura une très grande faiblesse dans le marché de l'immobilier. C'est beaucoup plus un retour à la normale ramener des conditions d'abordabilité que ce soit dans le locatif, que ce soit dans les pour les premiers acheteurs de maison. Je pense que c'est ça qui va se produire au cours des prochains mois avec des taux d'intérêt un petit peu plus favorables. 

Donc bonne nouvelle. Encore une fois merci beaucoup Matthieu pour tes commentaires toujours aussi pertinents. Andrée, dans le contexte de baisse de taux d'intérêt anticipé d'ici la fin d'année et aussi évidemment pour 2025, est-ce qu'on devrait opter pour un taux fixe ou un taux variable pour notre hypothèque? 

Très bonne question Simon, et effectivement question qui est très d'actualité. Donc, le choix entre un taux fixe et un taux variable pour une hypothèque dépend de plusieurs facteurs, surtout dans un contexte de taux baissiers. Notre tolérance au risque, notre situation financière et notre vision des tendances économiques à court et moyen terme sont autant d'éléments à tenir en compte dans notre choix. On doit d'abord aussi comprendre le contexte du taux baissier. Lorsque le taux directeur de la Banque du Canada baisse, les banques ajustent leur taux hypothécaires en conséquence. Les taux variables suivent généralement ces baisses de taux et peuvent devenir particulièrement avantageux à court terme. Les taux fixes, quant à eux, bien qu'ils soient souvent plus élevés que les taux variables au moment de la souscription, offrent une protection contre une éventuelle hausse future, mais il faut se rappeler cependant que ceux-ci suivent le taux d'intérêt des obligations à long terme 10 ans dont parlait justement Matthieu tout à l'heure et non le taux directeur de la Banque du Canada. Par conséquent, une baisse d'un quart de point du taux directeur ne signifie pas nécessairement que les taux fixes vont baisser d'autant. Il faut donc bien comprendre ce contexte-là avant de prendre notre décision.

Excellent point, effectivement Andrée, il y a plusieurs personnes qui pensaient que quand on baisse le taux directeur tous les taux fluctuent dans la même direction. Cependant comme tu viens de nous l'expliquer très clairement, ce n’est pas le cas car les taux sont influencés par des facteurs qui sont distincts.

Cela étant dit, quels sont les avantages de l'un et de l'autre? Si on regarde du côté du taux variable, bon ben vous devriez considérer un taux variable si vous pensez que les taux vont continuer à baisser ou le resteront bas pendant une période prolongée. Même chose si vous avez une certaine tolérance au risque et vous avez la capacité financière d'absorber les fluctuations potentielles à la hausse. Aussi si vous souhaitez profiter de pénalités plus basses advenant le cas que vous deviez rembourser votre hypothèque parce que les pénalités sur des taux variables sont moins élevés que sur les taux fixes, certaines institutions aussi offrent la possibilité de passer à un taux fixe si les taux augmentent. Du côté des taux fixes, vous pourriez considérer un taux fixe si vous préférez la stabilité et que vous souhaitez éviter certaines incertitudes, si vous pensez que les taux naturellement pourraient remonter à moyen terme et si vous avez une capacité budgétaire limitée pour venir absorber d'éventuelles hausses soudaines de vos versements. 

Donc encore une fois, Andrée là, le choix ne va pas automatiquement vers l'un ou vers l'autre. Et ce, même si nous sommes dans un contexte de taux baissier. Comme tu viens de le dire, on doit s'assurer de prendre en compte d'autres éléments dans notre décision. 

Tout à fait. Simon, il ne faut pas oublier aussi que certaines institutions financières offrent à leurs clients la possibilité d'avoir des hypothèques à taux mixtes ou à plusieurs tranches, soit une partie en taux fixe et une partie à en taux variable. Fait que ça, ça permet aussi de combiner les avantages de l'un et de l'autre, en réduisant les risques et en profitant partiellement des baisses de taux. En résumé, dans un contexte de taux baissier, un taux variable peut sembler plus avantageux à court terme, mais ça reste un pari sur la direction future des taux. Si vous êtes confortable avec un peu d'incertitude, le taux variable peut maximiser vos économies. Par contre, si vous privilégiez la tranquillité d'esprit, le taux fixe est une meilleure option. Encore ici, tout dépend de votre profil financier et de vos objectifs à court et long terme. Pour vous aider dans votre choix, comme d'habitude, n’hésitez jamais à consulter un spécialiste hypothécaire qui pourra évaluer votre situation personnelle et bien vous conseiller dans votre choix.

Merci beaucoup Andrée et j'espère tout le monde que les informations que tu nous as partagées vont être utiles. Quant à nous, on se reparle dans quelques semaines pour une prochaine capsule sur les perspectives immobilières. Merci beaucoup.

Nos spécialistes de la Banque Nationale, décodent les dernières tendances du marché immobilier en abordant notamment les taux d'intérêt, le marché de la revente et les prévisions pour les prochains mois.

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