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Impact économique

Afin de vous éclairer et de stimuler votre réflexion face au contexte actuel, Stéfane Marion et Denis Girouard se penchent sur l’actualité économique et vous partagent leurs perspectives via nos vidéos informatives mensuelles.

Bonjour tout le monde aujourd'hui nous sommes le 17 octobre 2024, bienvenue à Impact économique. Comme à l'habitude, je suis en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion et par exception, aujourd'hui, nous sommes à distance. Stéfane est à Calgary. Bonjour Stéfane, ça va bien ?

Bonjour Denis.

Maintenant, beaucoup d'eau a encore coulé sous les ponts dans le dernier mois. Le marché des actions continue à bien faire et continue vraiment à très bien faire, malgré tout ce qu'on a pu dire dans le passé qu'il fallait être prudent. Je pense qu'il faut encore être plus prudent qu'on l'était. Et puis je pense que les prochaines minutes, on va expliquer un peu là de quoi il en retourne.

Denis, en fait on navigue dans des eaux peu connues présentement. Je reconnais que la bourse au niveau mondial qu'on peut voir dans la diapo est à un nouveau record. Plusieurs régions performent bien. Dans un contexte où on s'attend à plus de baisses de taux d'intérêt des banques centrales, on parle aussi d'un stimuli budgétaire relativement costaud de la Chine. Tout ça donc pour lancer l'économie mondiale et aider à soutenir la croissance des bénéfices. Mais Denis, il n’en demeure pas moins que, en ce début de cycle d'assouplissement de la Réserve fédérale, qui a surpris certains investisseurs en y allant avec 50 points de base dès sa première baisse de taux fait en sorte que la bourse fait bien, mais on demeure avec des niveaux de multiples au niveau de la bourse américaine qui sont anormalement élevés en ce début de cycle d'assouplissement. En fait, Denis, tu remarques dans la diapo que à part l'épisode de 1999, 2000, jamais la Réserve fédérale a débuté un cycle d'assouplissement avec la bourse qui se transige avec des multiples aussi élevés qu'on le voit présentement.

On le voit seulement 2 fois sur 7. On a vu la bourse dans le fond chuter après des baisses de taux donc c'est quand même intéressant à voir où on se situe présentement compte tenu de ce qui s'est passé là dans les années antérieures. Par contre, on peut regarder d'autres variables qui peuvent nous donner un petit peu des maux de tête ou non dépendant comment qu'on les regarde. Et puis en fait, la prochaine diapositive va nous aider à comprendre un peu où on se trouve et comment le marché entrevoit ce qui se passe présentement. Et c'est quoi la lecture là des grands intervenants économiques, là dans les différents marchés ?

Oui puis Denis, c'est pour ça que je dis qu'on navigue dans des eaux méconnues. Puis la raison pour laquelle je dis ça c'est justement se référer à plusieurs indicateurs. Donc ça semble compliqué comme diapo, mais si vous nous suivez, vous allez tout comprendre dans la prochaine minute. Donc les ratios cours-bénéfice de la bourse en début d'assouplissement des taux d'intérêt normalement on est entre 10.9 fois les bénéfices ou 21.9, donc pour voir présentement en vert c'est là où on se situe présentement par rapport à la norme historique. Donc on se transige avec des ratios cours-bénéfices de 20.8 fois les bénéfices prospectifs alors qu'en général on est autour de 16 donc on est élevé. La croissance anticipée des revenus Denis, en général à ce moment ci du cycle c'est 10% alors que déjà maintenant on anticipe plus de croissance des bénéfices autour de 14% qui est la 2e ligne de la diapo. Puis Denis, je te laisse me guider pour les autres.

Oui puis en fait la 3e c'est encore les indices boursiers, puis on le voit les 3 premiers. En fait les 3 premières parties du graphique on voit que c'est vraiment tous reliés aux indices boursiers. Donc présentement, fortement à la hausse par rapport à ce qu'on a connu dans le passé. Mais quand on regarde les 3 dernières dans le fond qui sont l'indice de volatilité des obligations, ce qu'on appelle le MOVE, le VIX, l'indice de volatilité des actions et puis après ça les écarts de taux obligataires des sociétés, bien là c'est le contraire. C'est tout à fait l'effet inverse de ce qu'on voit dans la première partie du graphique. Donc si on parle de l'indice de volatilité des obligations MOVE.

Oui donc Denis, ce qu'on fait c'est qu’on sait que la bourse se transige à des multiples plus élevés avec des anticipations de bénéfices plus agressives. Puis en même temps, il semble y avoir au niveau des investisseurs une certaine– appelons le « complaisance » ou une très forte conviction que l'atterrissage en douceur est mission accomplie, alors pas de volatilité que ce soit au niveau des obligations ou moins que d'habitude. Et aussi une vision sur les écarts de taux obligataires, que tout est au beau fixe pour l'économie américaine à partir de maintenant. Denis, je reconnais que le dernier rapport d'emploi a surpris les gens par sa vigueur en cassant la tendance des derniers mois avec une bien meilleure nouvelle. Je devrais confirmer avec un autre rapport d'emploi aussi bon Denis, avant de dire que c'est mission accomplie pour l'atterrissage en douceur. Donc tout ça pour dire que la diapo qu'on voit présentement montre que ce début de cycle d'assouplissement est très inusité par rapport aux épisodes précédents, à savoir pas de volatilité et des perspectives de croissance qui sont beaucoup plus robustes que d'habitude.

Donc probablement encore agir avec beaucoup plus de prudence compte tenu de ce qu'on voit et de ce qu'on réalise dans cette diapo-là. En même temps, c'est quand même contradictoire, c'est que la bourse fait très, très bien. Puis en même temps, il y a une forme de scepticisme au niveau des entreprises ou surtout des PME américaines, probablement à cause des élections, mais je pense qu'on atteint à nouveau le record à ce niveau-là présentement.

Tu sais Denis, la plupart des gens vont toujours dire ou stipuler qu’une année d'élections américaines, c'est toujours bon pour la bourse. Moi, je veux juste faire un message de prudence aujourd'hui, de dire que cette élection-là pourrait être contestée. Je pense qu'elle est plus incertaine qu'à l'habitude, indépendamment de qui est élu, ça pourrait amener de la volatilité. Et on constate qu'au niveau des PME aux États-Unis, beaucoup d'incertitudes par rapport à quelles seront les politiques économiques adoptées par le futur président ou présidente et jamais on a vu autant d'incertitude au niveau des PME, donc le positionnement des entreprises demeure hautement incertain. C'est pour ça qu'avant de dire que tout est au beau fixe, Denis, attendons le prochain rapport d'emploi, mais aussi voyons les résultats de l'élection américaine et s'il est contesté ou pas et le type de politique économique à entrevoir pour 2025.

Oui puis tout ça début novembre, donc ce n’est pas très loin dans le temps-là.

Tu as raison Denis, tout va se bousculer début novembre.

Par contre, si on revient au Canada, c'est une situation, je dirais plutôt intéressante parce que c'est quand même faible. L'économie, l'activité économique est quand même relativement faible.

Bon Denis, autant on peut dire qu’aux États-Unis il y a de l'incertitude par rapport à la croissance, alors que pour le Canada, j'ai une très forte conviction, ça ne va pas très bien. L'économie au niveau des services est en contraction au niveau des usines ou de la fabrication, le manufacturier là on est en stagnation. Donc tout ça Denis confirme que l'économie canadienne sous performe en ce moment et ça laisse présager peut-être des baisses de taux plus costaudes de la Banque du Canada Denis.

C'est ce qui est peut-être à entrevoir, mais en même temps, ce qu'on pourrait dire, c'est hausse de taux trop élevée ou baisse de taux pas assez rapide qui nous a amené vraiment à une contraction de l'économie peut être plus importante qu'on pouvait s'y attendre.

Je pense que la Banque du Canada a été peut-être un peu trop progressive au niveau des hausses de taux et ce qui nous amène dans le contexte actuel avec une économie plutôt faible, puis Denis lorsque l'économie est faible ça se reflète dans l'inflation. Donc peut être la bonne nouvelle dans tout ça, c'est qu’on n’aura pas le choix d'avoir des baisses de taux plus importantes dans un contexte où l'inflation canadienne, moi je considère qu'elle est en chute là présentement-là si on regarde la diapo actuelle, Denis.

Effectivement, puis par province aussi, on peut voir des différences. Tu ne les as pas sur ta diapositive présentement, mais par province il y a des méchantes différences on est même à certains égards peut être même en déflation.

En fait, je te le confirme, on l'est déjà. Donc au niveau de l'inflation totale au Canada, on est à 1.6%, ce qui est en dessous de la cible de 2% de la Banque du Canada. Si on exclut la composante logement ou la composante lié au financement hypothécaire, on est à 1%. Puis si on exclut l'ensemble de la composante logement sur laquelle la Banque du Canada n'a pas beaucoup d'emprise parce que l'inflation dans les logements, ça reflète la croissance démographique qui demeure fulgurante à ce moment ci, on est à 0.4% au niveau national Denis. Donc évidemment, il y a des provinces où c'est peut-être plus bas. Puis je te confirme, il y a 4 provinces où lorsqu'on exclut la composante logement de l'inflation, bien on est en déflation. Donc les prix sont en baisse. Les 4 provinces en question, bien, c'est le Québec, le Manitoba, le Nouveau Brunswick et la Saskatchewan. Donc c'est inusité de voir une déflation qui devient un peu plus généralisé lorsqu'on exclut la composante de logement. Donc Denis, la Banque du Canada n’a pas le choix que d'augmenter la cadence au niveau des baisses de taux. Donc on s'attend à 50 points de base au prochain meeting la semaine prochaine, puis un autre 50 points de base à entrevoir. Je ne peux pas justifier que la politique monétaire au Canada demeure restrictive avec l'inflation qui est en chute libre.

Merci Stéfane. Et sur ces bons mots de baisse de taux d'intérêt, beaucoup est à venir dans les prochaines semaines donc je vous remercie d'être encore avec nous à suivre Impact économique. On se revoit début novembre, soyez à l'écoute, merci beaucoup.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact Économique. Nous sommes le 10 septembre 2024, je suis en compagnie de notre chef économiste Stéphane Marion. Bonjour Stéphane.

Bonjour Denis.

Cela fait maintenant deux mois qu'on ne s'est pas vus, donc on fait un bref retour encore une fois sur les performances des différentes classes d'actifs. Méchant changement depuis la dernière fois.

Bien en juillet passé Denis, toutes les classes d'actifs performaient plutôt bien. On remarque qu'au 3e trimestre c'est un peu différent, plus de dispersion au niveau des classes d'actifs, peut être surprenamment, le S&P TSX tire son épingle du jeu après un début d'année plutôt modeste, mais remarque que le marché obligataire fait bien.
Puis la contrepartie à l'autre extrémité, c'est la bourse américaine et celle des pays émergents qui est plus à la baisse au 3e trimestre. Puis ça, c'est un dénouement nouveau, particulièrement pour la bourse américaine. Ce qui fait en sorte qu'on voit une plus grande volatilité au niveau des indices boursiers.

Et ça se reflète dans ce fameux indice là qu'on appelle le VIX.

Oui, parce que là on remarque que le mois d'août a été caractérisé surtout par une augmentation spectaculaire de la volatilité à des niveaux, si on exclut la pandémie, qui n'ont pas été vus et observés depuis 2015, donc près d'une décennie. Donc un petit peu plus d'interrogations au niveau des marchés par rapport aux événements à suivre au niveau économique et au niveau de la profitabilité des entreprises.

La Banque du Canada a baissé ses taux, mais la Fed tarde toujours à baisser ses taux.

Ah mon Dieu, oui. Puis ce que l'on constate, Denis, c'est que si on regarde ça sur une base histoique, puis c'est là que devient le malaise et l'incertitude au niveau de la bourse, c'est qu'historiquement la Réserve fédérale, après sa dernière hausse de taux, elle se met à baisser les taux 7 mois plus tard. Et en général, le taux de chômage demeure inchangé. Là, on remarque dans la diapo que ça fait maintenant 12 mois que la Réserve fédérale a fait sa dernière hausse de taux. Toujours pas de baisse de taux. Bon, elles vont venir très bientôt, mais l'augmentation du taux de chômage est beaucoup plus accentuée que dans un une trajectoire médiane. Donc, c'est là que devient le malaise au niveau de la bourse.

Ce n’est pas à ce moment-là qu'on commence à parler de la fameuse règle de Sahm que tu pourrais peut-être expliquer qui est intéressante?

Oui mais c'est du jargon d'économistes Denis. Moi je vais, je vais peut-être le simplifier en disan : une augmentation d'un demi-point du taux de chômage depuis son creux en général, déclenche la fameuse règle de Sahm à l'effet que lorsque le taux de chômage monte de cette amplitude-là, les risques d'un dommage collatéral à l'économie, donc une récession potentielle, sont beaucoup plus élevés. Donc la règle de Sahm a été déclenchée au mois d'août avec la parution des données d'emploi du mois de juillet. Effectivement, dans ce contexte-là, il y a fort à parier qu'il y aura des impacts plus importants sur l'économie américaine, même s'il y a des baisses de taux au cours des prochains mois. Donc, les probabilités maintenant qu'il donne... le marché donne encore 80% de probabilité qu'il y aura un atterrissage en douceur. Historiquement
Denis, lorsque la règle de Sahm est déclenchée, les probabilités de récession ou d'atterrissage sont faibles... absolument oui, l'atterrissage en douceur est beaucoup plus faible.

Puis on continue quand même à avoir une inflation qui n'arrête pas de diminuer en fait.

Bien oui, la bonne nouvelle c'est qu’avec des données économiques qui sont moins fortes aux États-Unis, puis moi je dirais au niveau mondial même, l'inflation est en baisse. Donc
Denis, ça ouvre très certainement la porte à plus d'assouplissement monétaire pas juste au Canada, aux États-Unis ils vont commencer, mais aussi il va en avoir dans le reste du monde, donc ça c'est la bonne nouvelle.

Puis finalement, il y aura un changement de politique monétaire au cours des prochaines semaines. Mais le fait que le changement de la politique monétaire américaine tarde à venir, ça a aussi un impact sur le bénéfice des corporations. Le taux de chômage monte parce qu'il y a moins de vigueur économique. Puis on on le détecte un peu partout à travers le monde. Puis lorsqu'on constate à la ligne bleue, c'est l'activité manufacturière mondiale, elle est en contraction. Historiquement, tu peux constater que lorsqu'il y a une contraction au niveau de l'activité manufacturière mondiale, ça amène des révisions à la baisse au niveau des bénéfices. Puis ça, je pense que le marché n'est pas prêt à ça au moment où on se parle, mais historiquement à moins qu'on anticipe une remontée de l'activité économique.La direction pour les bénéfices c'est plutôt à la baisse, plutôt qu'à la hausse.
Puis on le voit à travers ce qu'on entend, les bénéfices par anticipation dans le fond, on le voit encore une fois, sont très élevés. Il n’y a pas eu de correction des analystes à ce niveau-là.

Bien, on en a parlé souvent au cours des derniers mois, à savoir que les anticipations de croissance des bénéfices étaient très ambitieuses pour les 12 prochains mois. Donc croissance dans les 2 chiffres au niveau mondial, plus de 12% mais remarque dans toutes les régions du monde, escomptent une croissance des bénéfices. Or, dans un contexte où la politique monétaire demeure restrictive, même s'il y aura des baisses de taux dans les prochaines semaines, ça remet en cause les anticipations de bénéfices. Et comme la bourse transige à de multiples extrêmement élevés à ce moment-ci du cycle, ça rend les actifs plus risqués et plus vulnérables.

Si on revient au Canada, on se rend compte que le consommateur n'est pas là, n'est pas au rendez-vous.

Bien si ta question est "ça va-t-il mieux qu'ailleurs, au Canada? Non!

Puis on constate que même si le PIB a été légèrement au-dessus des attentes, 2% à la ligne bleue, les dépenses de consommation sont anémiques, 0,6%. Denis, malgré une remontée spectaculaire de la croissance de la population encore en 2024. Puis n'eût été des dépenses gouvernementales Denis, le PIB aurait été plus faible. Donc 50% de la croissance au Canada, au 2e trimestre, c'était attribué au gouvernement. Donc je ne pense pas, ce n'est pas un rapport de qualité dans ce contexte-là. Je n'ai rien contre le gouvernement, mais le secteur privé en arrache, puis le consommateur aussi.

Malgré la baisse de taux au Canada, tu sembles dire, à travers le prochain graphique, que ce n'est pas comme suffisant.

La raison pour laquelle le consommateur ralentit c'est que 25% d'augmentation de la rémunération passe à faire le service de la dette à cause d'une structure de taux d'intérêt qui est extrêmement élevée. Avec l'inflation qui baisse Denis présentement, c'est que la Banque du Canada a baissé ses taux déjà 2 fois, mais elle baisse pas vraiment plus rapidement que l'inflation. De sorte que le taux réel, donc le taux directeur ajusté pour l'inflation, est à peu près aussi élevé qu'au mois de juin passé, lorsqu'ils ont commencé à baisser les taux. Donc tout ça pour dire que la politique monétaire au Canada demeure la plus restrictive depuis 2006, ce qui laisse porter à croire que les prochains rapports d'activité économique au Canada demeureront faibles. Donc il y aura plus de baisses de taux Denis.

Est-ce que tu serais porté à dire qu'on a baissé moins vite au Canada à cause que les Américains n'ont pas encore commencé à baisser ?

Si c'est le cas, on pourrait accélérer le mouvement. Je pense qu'il y a une petite gêne à ce niveau-là au niveau de la Banque du Canada parce qu'on ne voulait pas tout prendre trop d'avance pour limiter l'impact sur le taux de change. Mais avec le dollar canadien qui se maintient présentement, je pense que la Banque du Canada aura les coudées franches pour peut-être accélérer la cadence de baisses de taux dans un contexte d'augmentation du taux de chômage qui est quand même beaucoup plus important au Canada qu'aux États-Unis.

Bon, avec tout ce qu'on vient de dire, qu'est-ce que tu t'attends des performances des différentes classes d'actifs là pour les prochains trimestres ?

Bien, je pense que le sursaut de volatilité qu'on a vu au mois d'août, on pourrait le revoir cet automne. D'autant plus Denis qu'on sait que de façon saisonnière, l'automne en général peut être plus difficile pour la bourse. Il y a les élections américaines qui s'en viennent, beaucoup d'incertitudes par rapport aux dommages collatéraux de la politique monétaire. Bref, Denis, si j'avais à faire une prévision pour les prochains mois, plus de volatilité avec des actifs risqués qui devraient moins bien performer. Donc, historiquement, lorsqu'on atteint ou déclenché cette fameuse règle de Sahm dont tu l'évoquais tout à l'heure, historiquement, la bourse américaine est en baisse d'à peu près 8% dans les 3 mois subséquents. Au Canada, plus difficile, une dizaine de points de pourcentage. L'énergie, le pétrole plus bas, donc les 2 classes d'actifs qui tendent à surperformer dans ce contexte-là bien, c'est le dollar américain, puis les aurifères, puis évidemment le marché obligataire avec des baisses de taux. Tout cela pour dire : un positionnement plus défensif je pense, est à recommander dans le contexte actuel.

Plus de volatilité, on doit revoir les anticipations de bénéfices, donc des moments un petit peu plus volatiles à escompter pour les prochaines semaines.

Bien merci Stéphane, merci de ce retour des vacances et puis je vous remercie d'avoir été présents avec nous. Pour cette rencontre d’Impact économique.

On se voit en début de mois prochain!

Merci à la prochaine!

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Nous sommes aujourd'hui le 11 juillet 2024 et comme à l'habitude, je suis en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

Encore une fois, on va débuter notre rencontre avec les performances boursières. Encore une fois, c'est les mêmes titres qui performent.

Oui, c'est un été chaud, puis pas seulement au niveau de la météo, c'est au niveau de la Bourse. Ça va bien Denis, un rendement annuel année à date, si on prend l'exemple de la bourse américaine qui est un nouveau record, puis la plupart des bourses mondiales, c'est un nouveau record, près de 17%. Mais t'as absolument raison. Le secteur de la haute technologie incluant les télécoms fait extrêmement bien là, des rendements de plus de 30%.

Quand on parle de TMT là, technologie, média et télécommunications, donc encore une fois prennent une part importante là dans la croissance des bénéfices, pas des bénéfices mais des rendements.

Énormes, Denis, mais de sorte que la valorisation c'est près de 40% de la valorisation des marchés américains qui est représentée par les TMT dont tu parlais. Denis, il faut retourner au début des années 2000 pour voir une proportion aussi élevée. Donc ce qu'on en constate c'est que 40% de la valorisation est due à la haute technologie. Par contre leur part des bénéfices est autour de 24%. Donc il y a de grandes attentes au niveau de la livraison des bénéfices de ces secteurs-là.

Donc malgré la performance qu'on a connue au cours des derniers mois, les analystes croient que cette performance-là va encore continuer à s'accentuer dans la prochaine année, et même dans d'autres secteurs aussi.

Pire que ça Denis, on pense que ça va s'accélérer même. Donc au niveau des bénéfices par action qui sont prévus autour des 12 prochains mois on accélérait la cadence, là on passerait de 11 à 13%. Puis vous remarquez qu’au niveau de la haute technologie, on parle d'une cadence de croissance des bénéfices de 20% par rapport à 13% pour l'ensemble du marché, donc encore une fois de très grandes attentes. Mais l'accélération est presque généralisée pour tous les secteurs mais dominée par le secteur de la haute technologie. Donc c'est beaucoup d'espoir pour une accélération des bénéfices à ce moment-ci du cycle.

Mais Stéfane, est ce que nos analystes sont trop optimistes par rapport à ce qu'on voit présentement dans l'économie ?

Bien ce qui dérape un peu dernièrement, Denis, c'est que les surprises économiques sont devenues soudainement pas juste négatives, très négatives. Donc ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de croissance, mais on est en deçà de ce qui est prévu au niveau des données économiques. Puis là Denis ou ça achoppe, c'est qu’avec la lecture actuelle au niveau de l'indice des surprises économiques qui est produit par Bloomberg, on parle de près de 2 écarts types de déviation en termes de surprises négatives. Puis historiquement, Denis, si on regarde la diapo au niveau des petits bâtonnets ici, c'est lorsqu'on a la lecture actuelle surprise économique négative bien historiquement les bénéfices, la croissance des bénéfices sur 12 mois est revue à la baisse de près de 9 points de pourcentage donc est ce que ce sera le 13% ou ce sera plus proche de 4% ? C'est là où le marché devra composer avec les données économiques. Puis la saison des bénéfices est à nos portes, à surveiller.

Puis en même temps, on a un marché du travail qui se détériore.

Ok, fait que, les données, mais c'est ça. Donc quelle est la part du marché du travail dans la détérioration des marchés des données économiques ? Oui on a un taux de chômage maintenant aux États-Unis qui est au-dessus de 4%, faut retourner en 2021 donc pendant la COVID si vous voulez pour voir un marché du travail qui est autant sous pression. Donc ça c'est les données actuelles données Denis, où on s'en tient au niveau de l'économie américaine.

Puis pour juste en rajouter un petit peu plus, l'indicateur à avancé économique est aussi à la baisse.

Donc faut regarder où on se situe présentement, mais après ça faut regarder où est ce que certains indicateurs semblent pointer à l'horizon. Et dans ce contexte-là, l'indicateur avancé pour l'économie américaine vient de tomber au bas de la COVID. Donc c'est très rare qu'on voit un indicateur de perspective économique retomber au creux du cycle précédent. Tout ça pour dire Denis qui a fort à parier que l'économie américaine sera plus faible que ce qui est attendu au niveau des analystes économiques mais aussi des analystes financiers et au niveau des entreprises qui semblent peut-être être un peu agressives au niveau de leurs perspectives de croissance des bénéfices.

Donc faut être prudent.

C'est des marchés qui regardent encore maintenant pour, qui ne semblent pas tenir compte d'une récession, peut-être, mais dans tous les cas un très fort ralentissement économique.

Donc faut faire attention sur les prévisions de croissance des bénéfices dans les prochains mois.

Soyons pas trop gourmands.

Oui c'est ça exactement. Si on revient au Canada, le taux de chômage, lui, continue à faire sa croisade par le haut.

Oui, on est au-dessus de 6%, on est à 6.5% au Canada, Denis, mais j'aimerais peut être mettre l'emphase au niveau des jeunes, parce que c'est là que ça achoppe. Donc on est à plus de 13%. Denis, c'est un sommet de 10 ans pour le taux de chômage chez les jeunes, donc un environnement difficile qui reflète une politique monétaire restrictive. On sait que la Banque du Canada a déjà commencé à baisser les taux au niveau de l'économie canadienne aussi, il y a des pressions au niveau du marché du travail et je pense que le marché du travail au Canada va continuer de se dégrader pour un certain moment, tant aussi longtemps qu’on n’a pas des baisses de taux un petit peu plus agressives de la banque du Canada. Je pense qu'elles vont venir, Denis, mais. encore une fois, c'est des politiques monétaires qui demeureront restrictives d'ici à la fin de l'année.

Puis, on parle souvent au Canada d'un atterrissage en douceur. Est-ce que c'est encore le cas ?

La Banque du Canada fait grand état qu'elle pense que c'est mission accomplie au niveau de l'atterrissage en douceur. Denis, il y aura toujours un atterrissage, mais je peux vous dire que dans certaines régions du Canada, ce n’est pas en douceur présentement. Parce que dans le Grand Toronto par exemple, qui représente 20% de l'économie canadienne, c'est une grande ville, une grande métropole, les ventes au détail sont en contraction de 4% présentement dans le trimestre, ce qui reflète une détérioration du marché du travail. Donc tout ça pour dire Denis, soyons prudents au niveau canadien aussi. De toute façon les marchés boursiers s'attendent déjà à un ralentissement au Canada, ça on le on le voit très bien dans certains secteurs ce n’est pas aussi gourmand qu'aux États-Unis au niveau des anticipations de croissance mais au niveau de l'atterrissage il y en aura un, mais est ce qu'ils seront en douceur ou non ? À surveiller au Canada. Donc ne pas prendre pour acquis que c'est mission accomplie déjà pour la Banque du Canada, à surveiller.

Puis au même moment, bien on a l'inflation, on n'a pas parlé encore, donc c'est notre sujet favori. Là, tu nous amènes sur la zone euro pour expliquer un phénomène-là qui se produit présentement.

Géopolitique. Des élections qui amènent des gens à déserter les partis qui étaient au pouvoir pour se tasser un peu plus vers la gauche, que ce soit au Royaume-Uni, que ce soit en France. Tout ça pour dire Denis, que l'environnement actuel on a des politiciens qui prennent le pouvoir en faisant de grandes promesses au niveau de l'inflation qui gardent une certaine persistance au niveau de l'inflation des services. Puis ça on le voit un peu partout. Même l'inflation qui a été publiée aux États-Unis ce matin qui était meilleure que prévue fait état de l'inflation dans le secteur des services qui est à 4.7%, dans la zone euro c'est du 4%, au Canada aussi l'inflation des services, ce qui ligote un peu les banques centrales dans leur capacité de baisser les taux agressivement. C'est la raison pour laquelle il faut être prudent au niveau des perspectives de croissance de l'économie et au niveau des bénéfices. Donc le fait que les banques centrales n'ont pas la capacité de baisser les taux agressivement. Puis ça c'est un phénomène planétaire avec des politiciens qui ont une tentation énorme de dépenser plus. Ce qui en rajoute un petit peu plus au niveau de l'inflation. Donc à surveiller, t'as des composantes de stagflation présentement qu'on voit dans certains pays.

C'est intéressant parce que nos politiciens veulent voir l'inflation diminue, mais en même temps, ils ont des programmes très expansionnistes au niveau des budgets suite à des élections. Donc, il y a encore une fois une forme de dichotomie entre le discours politique et puis la réalité économique.

Puis, c'est la raison, Denis, pour laquelle les actions font bien présentement. Mais le marché obligataire, lui, fait moins bien parce que on doit composer avec cette incertitude politique qui, je pense, sera très, très présente avec nous en 2025. On n'aura qu'à penser à l'élection américaine qui s'en vient aussi pour ajouter un peu de piquant dans tout ça ?

Merci Stéfane et merci à vous tous de vous être joints à nous aujourd'hui pour cette capsule économique. On se revoit début septembre, on fait relâche au mois d'août. Merci à bientôt.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Nous sommes aujourd'hui le 11 juin 2024 et je suis comme d'habitude en compagnie de notre chef économiste Stéfane Marion. Bonjour Stéfane, on va faire différent aujourd'hui, on parle de baisse de taux.

Oui c'est différent, écoute, première baisse de taux en plus de 4 ans. Denis, en fait on a vu la dernière fois, on a eu baisse de taux à la veille des élections américaines, l'année d'élection présidentielle américaine. Ça se répète l'histoire, des baisses de taux, mais je ne pense pas que ça à cause de l'élection présidentielle qui a des baisses de taux.

Croirait pas.

Non.

Il y a d'autres facteurs.

D'autres facteurs, puis la politique monétaire demeure très mordante au Canada. Puis la raison pour laquelle il y a des baisses de taux en fait le premier pays du G7 qui a baissé les taux, c'est le Canada. Puis ça reflète Denis, le fait que la politique monétaire elle mord. Puis on voit une baisse des profits qui est plus prononcée au Canada, qu'aux États-Unis, ce qui permet à la banque d'être un petit peu plus agressive avec une baisse de taux.

Puis en même temps, on voit que l'emploi stagne au Canada, donc y a plus vraiment de création d'emplois comme tel.

Ouais, les politiciens ont de la difficulté avec ce concept là que les profits sont reliés au marché de l'emploi Denis. Puis faut pas l'ignorer, l'emploi dans le secteur privé stagne depuis quelques mois. Qui plus est, le dernier rapport d'emploi fait état de 7 provinces sur 10 qui ont enregistré une baisse au mois de mai. Donc tout ça Denis mettait la Banque du Canada en position d'y aller avec un certain allègement au niveau de sa politique monétaire.

Puis quand on revient à l'inflation, on voit encore que si le logement n’était pas, faisait pas partie du calcul dans l'inflation, l'inflation serait beaucoup plus bas que la cible.

Ouais en fait ce qui pourrait surprendre dire "Ouais mais mon Dieu l'inflation est encore à 2.7% pourcent la banque du Canada baisse les taux?" C'est le secteur du logement qui garde l'inflation à plus de 2. 7%, c'est à peu près 30% de l'indice de l'inflation aux États-Unis. Remarque Denis que ex-logement, puis on en a parlé souvent, on est à un 1.2%, donc la banque du Canada était justifiée de le faire. Qui plus est Denis, peut-être qu'avec certaines baisses de taux on va inciter les promoteurs immobiliers à rajouter de l'offre sur le marché qui est très- un marché du logement qui est très déficitaire au moment où on se parle.

Donc atténuer cette composante-là de prix à la hausse dans le logement en ayant des baisses de taux.

Oui, donc faut pas être trop agressif, mais je pense que il y a lieu de penser qu'on peut faire 75 peut-être 100 points de base ou un point de pourcentage de baisse de taux cette année. Après ça faudra voir ce qui se passe en en 2025, mais pour le moment il y a lieu de penser qu'il y a un peu plus d'allégement monétaire qui s'en vient au Canada. Je pense une bonne nouvelle.

Puis en même temps, mais on voit que les données économiques ralentissent.

Oui, aux États-Unis on pense que l'économie américaine est immunisée à des hausses de taux, faut pas oublier qu'ils ont eu un stimuli budgétaire sans précédent déployé en 2024. Mais depuis quelques semaines Denis, on s'aperçoit ouh il y a une perte de momentum au niveau de l'économie américaine puis les surprises économiques deviennent plus décevantes.

Et eux aussi au niveau de l'emploi, on voit une certaine forme de ralentissement.

Lorsqu'on commence à toucher le profit des entreprises, les entreprises sont plus hésitantes au niveau de certains types d'embauche puis aux États-Unis, ce que l'on constate, c'est que les entreprises sont beaucoup moins agressives au niveau de l'embauche de travailleurs à temps plein, donc c'est quand même en décroissance. Denis, une décroissance d’un point de pourcentage de l'emploi à temps plein comme on le constate présentement aux États-Unis, c'est inédit en dehors d'une récession. Donc clairement la politique monétaire commence à mordre aux États-Unis.

Par contre malgré cela, l’inflation ne baisse pas.

Là tu vas me poser "Pourquoi la Réserve fédérale baisse pas ses taux déjà?", bien parce que l'inflation demeure persistante. Ça fait 4 mois de suite que l'inflation mensuelle, le changement mensuel, sort au-dessus du 3% donc, ce qui est bien au-dessus de la cible de 2% de la Réserve fédérale. Donc ce qui se passe aux États-Unis, c'est que j'ai un perte, une perte de momentum de l'économie. Oui, je subis l'impact de la politique monétaire restrictive, mais en même temps, on en a souvent parlé le stimuli budgétaire qui a été déployé aux États-Unis en 2024 est sans précédent donc j'ai dilué l'impact de la politique monétaire et j'ai stimulé l'inflation.

Donc les composantes de l'inflation aux États-Unis ne se comparent pas aux composantes de l'inflation au Canada. Il y a une forme de dichotomie entre les 2?

Oui, au Canada, c'est un problème d'offre de logement qui est à la source de l'inflation, surtout aux États-Unis c'est une demande qui a été stimulée par le budgétaire américain. Puis en même temps, si on vient au niveau international, bon on voit que le coût des transports continue à exploser.

Là Denis, on ne peut pas tout avoir dans la vie. Parce que j'ai un semi-budgétaire avec une politique monétaire qui est restrictive, mais en même temps j'ai une guerre de clochers entre plusieurs gouvernements, un protectionnisme beaucoup plus important, puis avec toute la structure tarifaire qui a été majorée aux États-Unis en dernier mois mais je me retrouve aussi dans un contexte où les coûts de transport maritime ont augmenté de 400%. Ah là, ça amène beaucoup d'incertitudes par rapport à quel genre de décélération d'inflation je vais voir alors que les politiciens mettent des structures tarifaires plus importantes qui vont stimuler l'inflation.

Exactement. Puis en même temps, au niveau des performances au niveau des actifs économiques on se rend compte que ça a bougé quand même pas mal là.

Marchés financiers- en tout cas, du moins pour la première moitié d'année, ça a été une relativement bonne cuvée. À part le secteur obligataire, toutes les autres classes d'actifs ont bien performé. Remarque par contre que le S&P TSX, au niveau des actions traîne un peu la patte par rapport à toutes les autres régions du monde. C'est nous qui performons moins bien, même si c'est 6%. C'est au-delà de l'inflation. Mais c'est une bonne cuvée. Oui, pour un investisseur canadien. Jusqu'à présent, l'ensemble des marchés financiers, outre le marché obligataire.

Puis on voit en même temps que l'écart de performance entre le marché de l'équité aux États-Unis et du Canada continue à grandir. Oui, je dois dire, je suis un peu frustré.

On en a parlé la dernière fois, mais là ça continue encore.

Oui puis c'est frustrant parce qu'au 2e trimestre, il y a très peu d'expansion de multiples au Canada au niveau de la bourse alors qu'on le constate partout ailleurs, puis l'écart de valorisation entre le Canada et les États-Unis, au 2e trimestre présentement, il est de revenu à son écart historique. Je dois dire, ça m'agace lorsque je constate ça.

Ça a un impact, ça veut dire que les investisseurs étrangers n'investissent pas dans les actifs canadiens présentement.

Il y a beaucoup d'incertitudes par rapport aux politiques économiques canadiennes présentement, puis je dois te t'avouer que depuis le début de 2023, la tendance, c'est que les étrangers investissent dans les autres marchés boursiers, mais pas au Canada. J'ose espérer que tout ça va se corriger pour 2025. Je pense qu'on devrait être en position de mieux faire. Des baisses de taux qui vont aider à stimuler l'économie, les profits et qui sait, peut-être des politiques économiques un petit peu plus porteuses pour le pays et pour nos entreprises.

Est-ce que tu veux t'avancer sir les prochaines baisses de taux au Canada?

C'est une bonne question. Écoute, je pense qu'on peut aller jusqu'à un point de pourcentage.

D'ici la fin de l'année?

Je pense que oui, 75 donc 2 à peut-être 3 autres baisses de taux, mais après ça Denis, faut pas ambitionner. Pourquoi? N'oublions pas que l'année d'élection au Canada, c'est 2025 au niveau fédéral et que nous, on a un stimuli budgétaire qui s'en vient dans le pipeline pour 2025, ce qui pourrait limiter la marge de manœuvre de la Banque du Canada. C'est la raison pour laquelle je mets beaucoup de volatilité dans notre prévision de taux de change où le dollar canadien se déprécie cette année pour s'apprécier l'année prochaine, alors qu'on pourrait avoir une surperformance de l'économie canadienne par rapport aux États-Unis.

Sur ça, merci Stéfane et merci à vous tous d'avoir participé encore une fois à Impact économique. On se revoit à la prochaine. Merci, au revoir.

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