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Actualités économiques

Impact économique

Afin de vous éclairer et de stimuler votre réflexion face au contexte actuel, Stéfane Marion et Denis Girouard se penchent sur l’actualité économique et vous partagent leurs perspectives via nos vidéos informatives mensuelles.

Bonjour tout le monde, bienvenue à Impact économique. Aujourd'hui, nous sommes le 22 janvier 2025 et comme à l'habitude, je suis en présence de notre chef économiste, Stéfane Marion. Bonjour Stéfane.

Bonjour Denis.

Stéfane, beaucoup de bruit dans les marchés, beaucoup de bruit au niveau politique. Qu'en est-il des marchés aujourd'hui?

Ben Denis, étonnamment, peut-être pour plusieurs. C'est que les marchés boursiers sont même positifs année à date. Donc l'année est très jeune au début, ce début d'année, mais à part quelques régions en Asie, pour la majorité des régions on parle de rendements positifs au niveau boursier. Donc malgré tout le bruit politique dont tu parles et l'incertitude qui peut venir avec.

OK, mais aujourd'hui on va avoir un peu une présentation spéciale parce qu'il faut parler de tarifs, faut parler de balance commerciale, puis faut un peu démystifier tout ça.

Oui, puis je ne prétends pas qu'on a la vérité absolue, mais on va peut-être présenter aux gens des pistes de solutions à savoir pourquoi les marchés transigent comme ils le font présentement, puis aussi comme Canadiens, comment on devrait se positionner face à toute incertitude là. Ce n’est pas juste du négatif Denis.

OK. Fait que la balance commerciale américaine, qu'en est-il?

Bien aux yeux du président américain ça c'est juste du négatif parce que tu remarqueras que depuis une génération près de 50 ans, les Américains ont une balance commerciale qui est négative autour de 3 points de pourcentage du PIB. Si je te le mettais en dollars, ça voudrait dire 1000 milliards de dollars de déficit par année présentement pour les États-Unis. Donc ça agace beaucoup le président américain qui veut colmater ce déficit-là.

Puis lui naturellement, ça va se résorber par des tarifs.

Il y a 2 façons de le faire, tu pourrais dire, je vais augmenter les taxations sur mes concitoyens pour qu'ils dépensent moins ou sinon puis je ne veux pas le faire. Donc je vais augmenter la taxation sur les autres en ayant avec une structure tarifaire beaucoup plus élevée que celle que l'on connaît présentement. Tu sais présentement le tarif effectif pour les importations américaines c'est autour de 2%, donc à peu près–

Ça c'est toute l'importation globale.

C'est les tarifs qui sont récoltés, qui sont compilés par le gouvernement américain en pourcentage des importations. Tu peux constater qu’historiquement, depuis les années 30, c'est en forte baisse. Ce que le président dit présentement: moi je devrais de redevenir à une structure tarifaire beaucoup plus élevée, comme celle qui prévalait il y a une centaine d'années, qui permettait au gouvernement américain de financer ses dépenses avec une taxation sur le commerce étranger.

Tout à l'heure on a parlé du marché de l'équité, mais quand on regarde le marché obligataire il y a un comportement assez particulier présentement qu'on n'a pas vu souvent à travers les années.

Oui, parce que le déficit américain est tellement gros que si tu veux solutionner tout ça uniquement par des tarifs, puis le président a parlé d'une structure tarifaire de 25% pour le moment Canada, Mexique, mais on parle aussi de l'ensemble des partenaires commerciaux, Denis, 25% de tarifs lorsque ton déficit commercial est aussi gros qu'il l'est présentement, ça voudrait dire augmenter l'inflation aux États-Unis de plus de 2 points de pourcentage. Donc du jour au lendemain on passerait de 3% d'inflation à 5% d'inflation. Puis le marché obligataire est pas très confortable à cette idée-là. De sorte que depuis que la Réserve fédérale a commencé son cycle de baisse des taux d'intérêt au mois de septembre passé pour la première fois Denis, de l'histoire moderne, les taux d'intérêt obligataires et les taux d'intérêt hypothécaires aux États-Unis sont en hausse. Donc le président doit être à l'affût. Si je vais à 20%-25%, mon inflation augmente tellement que je me retrouve aussi dans une structure punitive pour même financer mon déficit budgétaire. Donc c'est la raison pour laquelle on parle beaucoup de tarifs présentement. Mais le 25% de tarifs, ça ne serait pas vraiment un scénario de base, ça serait dans le pire des cas. Puis si on va dans le pire des cas, l'économie américaine aussi serait impactée négativement.

Donc, si on revient à l'économie canadienne, l'impact de ces tarifs là sur l'économie? Ça se transpose comment?

Je parlais de 2 points de pourcentage d'augmentation pour l'inflation aux États-Unis. Bon ça ne serait pas bienvenu, la Réserve fédérale pourrait pas baisser les taux, mais le Canada c'est une petite économie ouverte. Dans un contexte de guerre mondiale tarifaire où on se met du 25%, puis après il y a des représailles. La Banque du Canada a déjà estimé que dans le cas canadien, une guerre mondiale généralisée au niveau tarifaire amènerait une ponction du PIB de l'ordre de 6 points de pourcentage. Denis, ça voudrait dire une augmentation du taux de chômage importante, taux de chômage qui passera de 7 à 10%, mais ça c'est le cas extrême Denis, est-ce qu'on doit vraiment utiliser comme scénario de base le 25%? Pour le moment, le marché boursier ne donne pas beaucoup de probabilités parce que ça deviendrait important pour les États-Unis, mais Dieu sait que ça serait aussi important pour le Canada.

On va venir un peu en arrière sur la balance commerciale canadienne, puis un peu la démystifier parce qu'on voit qu'est négative, mais négative d'une façon assez particulière. Qui est particulier au Canada aussi vis-à-vis des Américains?

Aux dires du président américain, le Canada est subventionné par les Américains parce qu’ils ont un déficit commercial avec nous. Je ne nie pas qu'on a un déficit commercial avec les Américains, mais le déficit commercial est somme toute modeste, c'est 32 milliards de dollars seulement sur un déficit de 1000 milliards pour les États-Unis. Donc on est plus de 15% du commerce américain, mais on a juste 3% du déficit. Puis la raison pour laquelle c'est comme ça, Denis, c'est que le déficit commercial américain est uniquement composé de nos exportations énergétiques depuis maintenant 17 ans cette année. Les Américains ont même un excédent commercial avec nous pour tout ce qui n’est pas pétrole et gaz. Donc le déficit commercial, je ne nie pas qu'il soit présent, mais c'est surtout au niveau énergétique.

Malgré que notre économie ne soit pas si grande que ça, on importe la majorité de nos produits des Américains.

Absolument. Donc en fait c'est vrai pour le Canada par rapport à l'ensemble de la planète, mais même par rapport aux États-Unis. Donc même si on a un traité de libre-échange avec les Américains, on a un déficit en dehors du pétrole et gaz. Donc les Américains, oui, c'est vrai qu'ils ont un déficit avec nous, mais c'est uniquement énergétique.

C'est pour leur besoins propres.

Ils ont besoin de cette énergie-là absolument pour le fonctionnement de leur propre économie. Donc c'est faux de dire que le Canada est un parasite comme partenaire commercial.

Maintenant, quand on regarde le Canada au niveau industriel on fait par un pauvre un petit peu avec le G 7.

Il y a beaucoup de politiciens qui parlent qu'on doit repositionner le Canada par rapport à ses partenaires commerciaux. D'accord, moi je suis prêt à le faire, mais c'est anormal qu'on ait un traité libre-échange avec les Américains et qu'on ait un enjeu au niveau des exportations manufacturières. On devrait avoir une bien meilleure performance de notre secteur manufacturier. Or Denis, il s'avère que, après plusieurs années de négligence, le secteur manufacturier canadien est le plus petit par rapport à son PIB dans l'ensemble du G 7. Donc moi je veux bien qu'on exporte plus aux autres. Mais à part l'énergie, il faut qu'on fasse mieux au niveau du secteur manufacturier. Donc on doit l'emphase pour rebâtir, si tu veux notre secteur industriel, si on veut se trouver d'autres partenaires commerciaux.

En fait, tu l'as dit, on a sous investi dans notre secteur industriel pendant des années, parce qu'on n'a pas eu des politiques appropriées pour ça. On s'est dit au Canada qu'on allait faire déplacer la production à l'étranger, que ça nous permettait d'aller beaucoup plus rapidement par rapport à la décarbonisation. Mais ce qu'on s'est fait affaire Denis, c'est qu'on a simplement déplacé la pollution dans d'autres régions du monde où la production manufacturière est plus polluante qu'au Canada. Donc je pense qu'on doit revenir par rapport à ça parce qu'il y a beaucoup d'avantages comparés pour faire de la production manufacturière au Canada. Mais on doit plus laisser cette atrophie du secteur manufacturier se continuer si on veut vraiment avoir une politique commerciale qui soit plus porteuse pour le Canada au cours des prochaines années. Donc, beaucoup d'emphase à mettre à ce niveau ici.

Maintenant, on va parler des tarifs entre les provinces. Parce qu'on parle beaucoup États-Unis, Canada, 25%. Mais quand on regarde entre les provinces, wow, ça choque.

C'est-à-dire que dans les faits on n'a pas de tarif entre les provinces, on a des barrières commerciales qu'on peut traduire en équivalent tarifaire. Donc lorsque je prends les barrières commerciales entre les provinces canadiennes présentement, Denis, puis je le mets en équivalent tarifaire. Tu as absolument raison de dire que c'est élevé. C'est l'équivalent d'un tarif de 21% entre nous. Donc ce qui m'épate présentement, c'est que tu as les provinces « Mon Dieu, 25% avec les États-Unis, ça n’a pas d'allure, c'est punitif », mais qu'on tolère le 21% entre nous à cause de code de la construction qui ne sont pas uniformisés, des règles de de transport, et cetera. Ça ce n’est pas normal. Donc si on veut avoir une solution faite au Canada pour permettre à nos entreprises de s'épanouir même au Canada, mais il faut s'attaquer à ce 21% là. Puis je n’ai pas besoin d'attendre–

Faut commencer à le faire entre nous autres avant d'aller voir au Sud.

On a un ménage à faire au niveau domestique Denis, puis ça, ça pourrait être extrêmement porteur. Moi je pense que ce qui se passe avec les Américains présentement, on vient de constater qu'un traité de libre-échange ce n’est pas un droit acquis, OK? Ça doit s'entretenir, puis au niveau domestique, c'est le moment maintenant de dire ben je vais laisser y aller avec une composante de commercial entre nous est-ouest qui est peut-être moins incertaine que de toujours se fier avec un seul partenaire commerciaux.

Donc Denis, encore une fois, ce qui se passe présentement, c'est une occasion en une génération pour revoir notre propre politique économique au Canada, qu'elle soit beaucoup plus porteuse à moyen terme. J'ai bon espoir qu'on commence à s'attaquer avec ça.

À voir. Merci Stéfane.

Merci.

Merci à vous tous d'avoir écouté notre présentation en espérant que celle-ci vous a plu. Un petit peu différente de celles du passé. Nous espérons vous revoir en février. Merci, à la prochaine.

Perspective immobilière

Nos spécialistes de la Banque Nationale, décodent les dernières tendances du marché immobilier en abordant notamment les taux d'intérêt, le marché de la revente et les prévisions pour les prochains mois.

Bonjour à tous et merci de vous joindre à nous pour votre capsule sur les perspectives immobilières du jeudi, 28 novembre 2024. Aujourd'hui, je suis en compagnie de Matthieu Arseneau, salut Matthieu. 

Salut Simon.

Et d'Andrée Desrosiers.

Bonjour Simon. 

Bienvenue Andrée. Notre sujet du jour, hypothèque à taux fixe ou hypothèque à taux variable? Lequel est le plus avantageux? Mais avant d'en parler avec Andrée, discutons tout d'abord avec Matthieu des récentes données macroéconomiques qui, évidemment, influencent le marché immobilier. Matthieu, de nombreux événements sont survenus depuis notre dernière discussion, qui ont un impact évidemment sur les perspectives économiques. D'abord quelles sont les implications du balayage républicain aux élections présidentielles américaines pour la croissance économique, mais aussi pour les taux d'intérêt? 

Oui Simon, vraiment, toute une actualité économique au cours des dernières semaines. L'élection, le balayage républicain a des implications pour le Canada pour les 4 prochaines années. A amené à un niveau d'incertitude plus élevé. On a qu'à penser au risque de tarifs, l'actualité nous l'a montré récemment. Évidemment, des risques aussi de mouvements migratoires vers le Nord avec les risques ou les menaces de déportation d'immigrants aux États-Unis. Mais l'élément que je voulais parler davantage aujourd'hui, c'est beaucoup plus l'impact sur les taux d'intérêt. Puis ça, il faut que les gens soient conscients. Ce qui se passe au sud de la frontière a des impacts sur les coûts de financement au Canada. Je vous montre un graphique pour moi qui est très parlant. On le sait, on en a déjà parlé, la situation budgétaire Américaine avec des déficits élevés, mais pourrait être encore plus élevé si l'on se fie aux promesses de Trump pendant la campagne. L'université de Pennsylvanie a fait des calculs et nous montre des déficits en pourcentage du PIB plus près de 8% alors que c'était 6% qui était anticipé. Donc s’il va de l'avant avec ces promesses là, ça pourrait signifier un gouvernement qui stimule encore plus l'économie dans un contexte où la Réserve fédérale tentait de calmer l'économie. Donc vraiment, on pèse sur l'accélérateur du côté des dépenses ou en baissant les taxes aux États-Unis et de l'autre côté la Réserve fédérale, qui tente de calmer l'inflation. Donc ce qu'on observe de quelque chose d'assez atypique à ce moment ci. C'est la Réserve fédérale est en mesure de commencer à baisser les taux d'intérêt, 75 points de base jusqu'à présent. Mais les taux 10 ans ont monté depuis le mois de septembre. Et ce qu'on voit, c'est un contexte où les taux d'intérêt sont beaucoup plus élevés que lorsque Trump a pris le pouvoir en 2016. Donc à l'époque il avait un stimulus, il avait stimulé l'économie, mais là à ce moment-ci, on va avoir une Réserve fédérale qui pourrait mettre un certain frein à ces dépenses là pour contenir l'inflation qu'on voit à ce moment ci. Donc on est vraiment dans un contexte très différent. Mais ce qui est important c'est que oui, l'économie américaine a peut-être besoin de ces taux plus élevés là étant donné le contexte économique, mais étant donné les corrélations de taux d'intérêt à travers le monde, il y a beaucoup de pays qui ne peuvent pas ou ça serait inapproprié de composer avec ce relèvement des taux d'intérêt là. Donc, on a la plus grosse économie mondiale qui monte les taux d'intérêt, mais ça va se refléter sur les taux d'intérêt mondiaux et peut être un frein pour d'autres économies: la zone euro, la Chine qui connaît des difficultés à ce moment-là, puis le Canada aussi, qui montre beaucoup plus de faiblesses. 

Donc des impacts importants. Ce que je comprends Matthieu, c'est que la capacité d'abaisser le taux directeur aux États-Unis semblent désormais un petit peu plus limité. Qu'en est-il pour le Canada?

En effet, c'est exactement. Les révisions de baisse de taux pour l'année prochaine ont été révisées à la baisse là, aux États-Unis. Par contre, le contexte économique, comme je l'ai mentionné, tout à fait différent quand on regarde, par exemple, le marché du travail. Il y a une certaine stabilisation du taux de chômage après une augmentation depuis 2022. Mais quand on regarde la cohorte principale des travailleurs, les 25 à 54 ans, on voit que le taux de chômage continue de monter. Et voyez le contraste, la divergence avec les États-Unis. Donc on se retrouve à ce moment ci à des niveaux similaires à ce qu'on avait en en 2017 en termes de taux de chômage, quand même substantiellement plus élevé que ce qu'on avait avant la pandémie. Donc vraiment, on a une économie refroidie par les taux d'intérêt, puis ça se reflète sur les pressions inflationnistes intérieurs. Quand on regarde des économistes qui se passent pour avoir le pouls de l'inflation domestique, on regarde beaucoup ce qui se passe dans les services, beaucoup plus corrélés avec les salaires. Aux États-Unis, ça roule à du 4. 4% dans les services de base, excluant le logement, c'est seulement 1.3% au Canada. Donc ça se reflète même sur l'inflation que l'économie, elle a été clairement beaucoup plus refroidie de ce côté-ci de la frontière par les taux d'intérêt élevés. Et dans un tel contexte, oui, on pense qu'il faudra que la Banque du Canada continue de baisser les taux. Et même pour compenser le relèvement des taux dans la portion longue des taux des taux 5 ans, les taux 10 ans montent ces dernières semaines. Mais moi, pour moi, c'est un argument de plus que la Banque du Canada doit peut-être poursuivre dans cette direction-là à une vitesse importante. Donc pour nous, même si indirectement l'économie américaine peut bien faire, ça va avoir un impact sur les exportations en supposant qu’il n’y a pas de tarif, de l'autre côté c'est clairement le relèvement des coûts de financement. Nous, à notre avis, la Banque du Canada doit continuer de ramener les à des taux neutres plus proches de 2%. Évidemment, si on a le gouvernement fédéral qui commence à faire des transferts aux ménages comme qui a été annoncé récemment, mais peut être ça va limiter la marge de manœuvre à la Banque du Canada d'abaisser les taux aussi bas qu'on le pensait à 2%, peut-être plus du 2.25% 2.50% à la fin de l'année prochaine. Mais clairement, on a une économie qui a vraiment besoin de taux d'intérêt plus bas. 

Donc situation pas si simple. Le gouvernement a annoncé récemment un frein supplémentaire sur la croissance de la population canadienne pour les 3 prochaines années. C'est quoi les implications de cette nouvelle annonce là sur le marché immobilier?

Et on en a parlé ces dernières— dans les dernières capsules. Clairement, on est dans une situation de pénurie de logements au Canada qui perdure là, étant donné la croissance démographique qui est demeurée très vigoureuse là même au cours du dernier trimestre. Donc le gouvernement semble— a un peu reconnue que ça va être bien difficile d'augmenter l'offre pour rétablir rapidement la situation. Donc dans un tel contexte— puis on avait parlé aussi le taux de chômage des immigrants qui montait de façon importante, ce n’était peut-être pas le meilleur contexte pour accueillir des nouveaux arrivants. Donc une crise du logement avec un marché du travail moins porteur. Donc oui, gros coup de frein qui a été annoncé, réduire la présence de résidents non permanents à un rythme plus rapide qu'on anticipait préalablement. Une diminution de résidents permanents également qui a été annoncée, ferait en sorte qu'on aurait une croissance moyenne pour les 3 prochaines années de seulement 0.3% alors qu'on roulait à du 3% ces 2 dernières années. Ce qui ferait en sorte de ramener la moyenne mobile 5 ans à peu près au rythme qu'on avait avant la pandémie qui était un rythme soutenable, puis qui respectait un peu la capacité d'accueil au pays. Qu'est-ce que ça veut dire pour les le l'immobilier? Faut pas dire que si c'est une grosse modération que le marché de l'immobilier va ralentir de façon importante à nos yeux. On l'a vu pour nous, il y a vraiment une accumulation de demandes sur les lignes de côté. Les taux d'intérêt élevés limitaient certains acheteurs. Juste avec une petite amélioration de l'abordabilité ces derniers trimestres, on a vu un regain quand même des ventes de maisons ces derniers mois. Ça c'est intéressant, mais ça vous dit qu'avec ces acheteurs sur les lignes de côté, on n'est pas trop inquiets qu'il y aura une très grande faiblesse dans le marché de l'immobilier. C'est beaucoup plus un retour à la normale ramener des conditions d'abordabilité que ce soit dans le locatif, que ce soit dans les pour les premiers acheteurs de maison. Je pense que c'est ça qui va se produire au cours des prochains mois avec des taux d'intérêt un petit peu plus favorables. 

Donc bonne nouvelle. Encore une fois merci beaucoup Matthieu pour tes commentaires toujours aussi pertinents. Andrée, dans le contexte de baisse de taux d'intérêt anticipé d'ici la fin d'année et aussi évidemment pour 2025, est-ce qu'on devrait opter pour un taux fixe ou un taux variable pour notre hypothèque? 

Très bonne question Simon, et effectivement question qui est très d'actualité. Donc, le choix entre un taux fixe et un taux variable pour une hypothèque dépend de plusieurs facteurs, surtout dans un contexte de taux baissiers. Notre tolérance au risque, notre situation financière et notre vision des tendances économiques à court et moyen terme sont autant d'éléments à tenir en compte dans notre choix. On doit d'abord aussi comprendre le contexte du taux baissier. Lorsque le taux directeur de la Banque du Canada baisse, les banques ajustent leur taux hypothécaires en conséquence. Les taux variables suivent généralement ces baisses de taux et peuvent devenir particulièrement avantageux à court terme. Les taux fixes, quant à eux, bien qu'ils soient souvent plus élevés que les taux variables au moment de la souscription, offrent une protection contre une éventuelle hausse future, mais il faut se rappeler cependant que ceux-ci suivent le taux d'intérêt des obligations à long terme 10 ans dont parlait justement Matthieu tout à l'heure et non le taux directeur de la Banque du Canada. Par conséquent, une baisse d'un quart de point du taux directeur ne signifie pas nécessairement que les taux fixes vont baisser d'autant. Il faut donc bien comprendre ce contexte-là avant de prendre notre décision.

Excellent point, effectivement Andrée, il y a plusieurs personnes qui pensaient que quand on baisse le taux directeur tous les taux fluctuent dans la même direction. Cependant comme tu viens de nous l'expliquer très clairement, ce n’est pas le cas car les taux sont influencés par des facteurs qui sont distincts.

Cela étant dit, quels sont les avantages de l'un et de l'autre? Si on regarde du côté du taux variable, bon ben vous devriez considérer un taux variable si vous pensez que les taux vont continuer à baisser ou le resteront bas pendant une période prolongée. Même chose si vous avez une certaine tolérance au risque et vous avez la capacité financière d'absorber les fluctuations potentielles à la hausse. Aussi si vous souhaitez profiter de pénalités plus basses advenant le cas que vous deviez rembourser votre hypothèque parce que les pénalités sur des taux variables sont moins élevés que sur les taux fixes, certaines institutions aussi offrent la possibilité de passer à un taux fixe si les taux augmentent. Du côté des taux fixes, vous pourriez considérer un taux fixe si vous préférez la stabilité et que vous souhaitez éviter certaines incertitudes, si vous pensez que les taux naturellement pourraient remonter à moyen terme et si vous avez une capacité budgétaire limitée pour venir absorber d'éventuelles hausses soudaines de vos versements. 

Donc encore une fois, Andrée là, le choix ne va pas automatiquement vers l'un ou vers l'autre. Et ce, même si nous sommes dans un contexte de taux baissier. Comme tu viens de le dire, on doit s'assurer de prendre en compte d'autres éléments dans notre décision. 

Tout à fait. Simon, il ne faut pas oublier aussi que certaines institutions financières offrent à leurs clients la possibilité d'avoir des hypothèques à taux mixtes ou à plusieurs tranches, soit une partie en taux fixe et une partie à en taux variable. Fait que ça, ça permet aussi de combiner les avantages de l'un et de l'autre, en réduisant les risques et en profitant partiellement des baisses de taux. En résumé, dans un contexte de taux baissier, un taux variable peut sembler plus avantageux à court terme, mais ça reste un pari sur la direction future des taux. Si vous êtes confortable avec un peu d'incertitude, le taux variable peut maximiser vos économies. Par contre, si vous privilégiez la tranquillité d'esprit, le taux fixe est une meilleure option. Encore ici, tout dépend de votre profil financier et de vos objectifs à court et long terme. Pour vous aider dans votre choix, comme d'habitude, n’hésitez jamais à consulter un spécialiste hypothécaire qui pourra évaluer votre situation personnelle et bien vous conseiller dans votre choix.

Merci beaucoup Andrée et j'espère tout le monde que les informations que tu nous as partagées vont être utiles. Quant à nous, on se reparle dans quelques semaines pour une prochaine capsule sur les perspectives immobilières. Merci beaucoup.

5 • 4 • 3 Perspectives de marché

5 minutes, 4 graphiques, 3 points clés à retenir… Découvrez « 5 • 4 • 3 », un nouveau regard trimestriel ciblé sur les marchés, l’économie et l’investissement avec notre expert Louis Lajoie, du Bureau du chef des placements de la Banque Nationale Investissements.

Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, 4 décembre, on va prendre 5 minutes pour faire le point sur l'année qui s’achève, faire le point sur l'année qui se profile devant nous, évidemment du point de vue de l'économie et des marchés.

Alors si on commence par regarder un peu dans le rétroviseur, force est de constater que 2024 aurait été une année spectaculaire pour les investisseurs, avec des rendements autour de 30 % pour la bourse mondiale jusqu'à présent en dollars canadiens, un peu de volatilité au printemps, un peu à l'été, mais ultimement avec l'inflation qui aura ralenti largement au courant de l'année, un marché de l'emploi qui est demeuré plutôt fort.

La tendance est demeurée à la hausse pour les marchés boursiers et, en contrepartie, sans grand ralentissement économique. Les obligations ont fait des rendements un peu plus modestes, essentiellement en ligne avec leurs taux courants. Lorsqu'on combine ça, comme on le fait souvent, dans un portefeuille équilibré 60 % actions-40 % obligations, encore une fois, le constat c'est que c'est une année spectaculaire pour bien des investisseurs.

Et justement, pour mettre les choses en perspective, regardons historiquement le genre de rendement annuel que ce type de portefeuille équilibré-là a pu livrer en en une année. Il y a deux choses spécifiquement qui ressortent de ce graphique-là. D'abord, à quel point les probabilités de succès sont à l'avantage des investisseurs. Depuis les années 90, on parle de l'essentiel, 8 années sur 10 qui sont positives en moyenne, le rendement aurait été autour de 8%. Alors quoi qu'on pense à tout moment, gardons à l'esprit comme investisseur, ce sont les probabilités auxquelles on fait face. Mais notre deuxième chose? C’est constater à quel point les dernières années ont été à certains degrés extrêmes anormales, avec des rendements par exemple en 2022 qui étaient particulièrement difficiles. C'était le choc de l'inflation, qui n’avait épargné aucune catégorie d'actif, suivi en 2023, et encore plus en 2024, d'un renversement de tendance très positif pour les investisseurs. Et le fait qu'on a joué autant dans les extrêmes dans les dernières années, c'est évidemment le reflet d'un environnement économique, qui a été tout aussi atypique, même à bien des égards extrêmes dans les années postpandémie.

Et même alors qu'on approche 2025, force est de constater qu'il y a encore beaucoup d'incertitudes dans l'environnement économique, même de la fragilité. Tout ça dépendamment de comment il va évoluer, le marché de l'emploi américain. Et pour l'instant, ce qu'on observe, c’est que les entreprises sont très prudentes dans le taux d'embauches, qui est sous les moyennes historiques. Et si les entreprises sont prudentes les travailleurs aussi sont très prudents. Donc le taux de démissions, de départs volontaires est essentiellement à son plus bas au courant des 8 dernières années. Mais le bon côté de tout ça, c'est que malgré tout, il y a encore très peu de licenciements. Le taux de licenciements est en dessous des moyennes historiques. Et cette photo-là du marché de l'emploi que vous voyez à l'écran, écoutez, c'est sensuellement le scénario idéal que vous souhaitez voir la Réserve fédérale américaines et donc, par extension, les marchés. Et c'est ce qui s'observe toujours. Mais soyons clairs, ne soyons pas complaisants malgré tout, parce que si les tendances se poursuivent, la suite logique serait qu’ultimement, on verrait le taux de licenciements augmenter et là, on parlerait d'un scénario un peu plus difficile.

Mais la bonne nouvelle, malgré tout ça, c'est qu’on commence à voir certains signes un peu plus prometteurs qui émergent sur notre radar. Spécifiquement, on aime suivre de près l'activité manufacturière qui, vous le voyez, est plutôt faible depuis 2 ans. Mais lorsqu'on prend en compte une série d'indicateurs, et surtout le fait que la plupart des banques centrales à travers le monde ont commencé à baisser leurs taux d'intérêt en 2024, ça suggère que l'an prochain, on pourrait voir une reprise de ce côté-là. Et si ça se produit, les risques de récession vont baisser encore davantage.

Donc 3 choses à retenir aujourd'hui. Premièrement, c'est essentiellement un scénario idéal qui s'est réalisé en 2024 et les marchés ont réagi en conséquence. Et lorsqu’on regarde 2025, en principe, on fait face à moins de nuages cycliques pour les raisons que j'ai évoquées. Mais la contrepartie c'est qu'on a beaucoup plus de brouillard politique, avec l'arrivée d'une administration américaine qui, vous le savez comme moi, est fondamentalement imprévisible et a beaucoup d'ambition, beaucoup de choses sur la table, politique fiscale, politique commerciale, politique étrangère. Il y aura probablement des surprises à tous ces niveaux-là. Donc comme investisseur, même si, comme je le disais, on n'est pas inquiets outre mesure sur le plan cyclique, il faudra forcément s'attendre à de la volatilité l'an prochain et, ultimement, probablement même des rendements, qui sont un peu plus près des moyennes historiques, moins extrêmes qu’au courant des dernières années.

Si vous voulez plus de détails sur nos perspectives pour l'an prochain, consultez notre rapport qu'on a publié au début du mois de décembre sur le sujet. D'ici là, on se reparle en mars 2025 et surtout, un bon temps des fêtes à tout le monde.

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